L’écrivain Augustin Emane a présenté au public, mardi à Libreville, son livre intitulé ‘’Albert Schweitzer, une icône africaine’’ où il raconte la version africaine de la rencontre entre l’européen et l’africain, alors que l’occident croit l’histoire de ce médecin inventée.

Les universitaires appelés à intervenir ont situé la portée de cette œuvre sur la vie d’Albert Schweitzer notamment M. Mesmin Noël Soumaho qui, s’est penché sur la problématique ‘’De quoi Schweitzer est-il le nom ?’’

Selon Soumaho, ‘’Schweitzer est le nom de la tragédie africaine, notamment gabonaise, symbolisée par le syndrome d’infériorité à l’égard du blanc. Une infériorité traduite, selon l’orateur, par une absence du noir, dont de nombreux occidentaux ont clairement affirmé l’inexistence de l’Afrique. C’est bien pour cet Homme noir sans existence que le grand Dr a sacrifié sa vie’’.

L’universitaire M. Guy Rossatanga Rignault a soutenu que ‘’qu’il y a une erreur fatale à voir dans la figure d’Albert Schweitzer un dieu ou un diable’’, présentant ‘’l’Homme Schweitzer blanc avec ce que tout cela suppose de grandeur et de petitesse’’.

M. Rossatanga Rignault ‘’s’est attaché à montré qu’il a bien fini par être un gabonais d’adoption. ‘’Ni dieu ni diable, Albert Schweitzer était un européen de son temps et un gabonais d’adoption’’.

‘’En définitive, Albert Scweitzer n’apparait que comme un gabonais d’adoption, non seulement parce qu’il a été adopté par les gabonais, mais aussi parce qu’il a tout fait pour être adopté’’, a conclu M. Rossatanga Rignault.

Intervenant en dernier, M. Augustin Emane, dont c’était le premier échange avec un public composé essentiellement des gabonaises, a indiqué la vision qu’il l’animait en réalisant cette œuvre.

Pour lui, ‘’il s’agissait de révéler la perception qu’avaient les autochtones du ‘’Grand blanc’’, ce qui paraissait un contraste avec tout ce qui était servi jusque-là.

L’intérêt de ce livre est multiple. D’abord parce que Lambaréné célèbre cette année son cinquantenaire, mais aussi parce que l’histoire du prix Nobel tend à être oubliée, quand elle n’est pas minimisée, alors que le Dr Albert Scweitzer jouit encore d’un grand prestige au Gabon.

Cet ouvrage sur ‘’Albert Schweitzer, une icône africaine’’, un condensé de 288 pages avec un fort accent anthropologique, a été édité le 6 mars 2013 chez Fayard.