Le président du Conseil national de transition (CNT) de la République centrafricaine (RCA), Michel Djotodia, est arrivé à Libreville le 15 mai 2013, pour une visite d’amitié et de travail. Il s’agit de sa deuxième sortie après le Tchad où il s’est entretenu avec le chef de l’Etat, Idris Deby Itno, depuis sa prise de pouvoir par les armes, il y a trois mois.
Michel Djotodia a été accueilli à l’aéroport de Libreville par le Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima. Rien n’a filtré sur l’objectif de ce voyage du président de transition de la RCA en terre gabonaise. On sait cependant qu’il s’entretiendra avec le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, certainement sur la situation sécuritaire dans la sous-région d’Afrique centrale, mais aussi et particulièrement en République centrafricaine où le pouvoir a été changé par les armes. Ce qui est d’autant plus probant que le Gabon y a envoyé ses hommes dans le cadre de la force multinationale de maintien de la paix.
Le chef de l’Etat gabonais, quant à lui, est actuellement le président en exercice de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Le chef de la Séléka (la coalition rebelle qui a chassé le président François Bozizé du pouvoir à Bangui, fin février 2013) devrait vraisemblablement remercier Ali Bongo pour l’assistance du Gabon et des autres pays de la communauté durant les moments difficiles que son pays a traversé.
Avant Libreville, le président de transition de la RCA, était à N’Djamena. «Mon frère Idriss Déby est le président de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, NDLR). Il s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise en République centrafricaine», a déclaré Michel Djotodia, à l’issue de l’entretien d’une heure en présence de leurs collaborateurs, suivi d’un tête-à-tête avec son homologue tchadien.
Le CNT, dont la composition est passée de 105 membres, initialement prévus par la déclaration de N’Djaména, à 135, dispose de la plénitude du pouvoir législatif et est chargé de préparer le projet de Constitution à soumettre au suffrage populaire.
Après N’Djaména et Libreville, le chef de l’Etat centrafricain devrait s’envoler pour Yaoundé, au Cameroun où il devra exprimer sa gratitude au président Paul Biya.
Des observateurs estiment qu’avec cette série de visites, le nouvel homme fort de Bangui est en train d’être officiellement adoubé par ses pairs de la sous-région. Car, depuis son accession au fauteuil présidentiel, ces derniers ne l’ont pas encore invité à assister à leurs rencontres, lui préférant Me Nicolas Tiangaye, le Premier ministre de transition qui fait l’unanimité.