Invraisemblablement, il aura fallu attendre un an et quelques mois pour que la perspective de remise en service du pont de Kango soit à l’ordre du jour. Lors de sa récente audition à l’Assemblée nationale, le ministre des Infrastructures et des Transports, Magloire Ngambia, a laissé entendre que la livraison du chantier du pont de Kango pouvait avoir lieu en cette fin de mois de mai 2013.
Les travaux de réfection de cet édifice, endommagé en février 2012, devraient permettre la réouverture du pont d’ici au 28 mai prochain, selon le ministre, et en tenant compte des aléas que rencontrerait l’entreprise adjudicataire du marché qui doit respecter ses engagements. Dans un communiqué publié en mars 2013, le ministère des Travaux publics indiquait que ces travaux étaient en voie d’achèvement et soulignait cependant que les contraintes techniques liées aux procédures et normes en la matière exigeaient le respect du temps de prise du béton; des délais nécessaires à la manutention ainsi qu’au montage de la travée métallique qui remplace une partie du pont; de la réalisation d’essais en charge de l’ouvrage.
A l’origine, les supports de ce pont avaient été endommagés par une barge. Une situation qui a causé la forte perturbation du trafic sur ce tronçon ralliant Libreville, la capitale du Gabon, à d’autres localités du pays et de la sous-région.
Depuis sa fermeture, le gouvernement a mis en place des barges afin de faciliter la traversée du fleuve, 24 heures sur 24. Cependant, le trafic est assujetti aux mouvements de la marée. Toute chose qui complique l’acheminement des vivres frais provenant des pays limitrophes et de l’intérieur du pays à Libreville.
La nouvelle qui réjouit bien sûr les usagers de cette voie est vite passée derrière l’inquiétude et les interrogations quant à la durée des travaux sur cet axe. «Comment comprendre qu’un pont de moins 100m puisse prendre autant de temps alors que ailleurs un pont de 5km en pleine mer prends 5ans ?», s’interroge un usager de cette route qui estime que le «Gabon n’est pas prêt pour faire face à une vraie catastrophe».
«Imaginez-vous qu’on se retrouve avec une tornade qui dévaste tout ou un tremblement de terre qui casse des ponts et des immeubles, que va-t-on devenir si nos techniciens et ceux amenés d’ailleurs ne peuvent pas travailler avec diligence pour résoudre un petit problème d’une pile d’un pont qui s’est cassée ?», a-t-dit avant de souhaiter que les autorités compétentes en viennent à réfléchir correctement sur l’avenir.