Les élèves des classes de terminale pré-recalés du baccalauréat (Bac) 2013, suite à une décision du ministre de l’Education nationale, Séraphin Moudounga, visant à assainir les examens et concours dans le cycle secondaire, ont entamé, le 15 mai 2013, une grève de la faim pour revendiquer leur réhabilitation.
Une trentaine de ces élèves ont estimé qu’il était nécessaire de revendiquer autrement leur droit. Pour eux, il s’agit de montrer leur détermination à faire en sorte que le ministère revienne sur la décision qui les éloigne du baccalauréat 2013. Aussi, ont-ils opté pour un mouvement de grève de la faim. Depuis le mercredi 15 mai dernier, ils ont investi l’esplanade de l’église Sainte-Marie de Libreville pour protester contre ce qu’ils qualifient d’«injustice». Et un observateur de se s’interroger, en voyant les enfants assis sur des bouts de carton et dormant à la belle étoile : «quel mobile républicain peut amener de hauts cadres à fermer les yeux sur les « fausses » écoles tout en prétendant faire de la formation des élites une priorité?»
Si tous les candidats pré-recalés ne sont pas de la partie, il n’en demeure pas moins que la majorité vient et apporte sont soutien à leurs camarades. L’ensemble estime que les décisions du ministère n’ont pas été prises en concertation avec l’Office nationale du baccalauréat. De même, ils se demandent comment a-t-il été possible de leur délivrer une préinscription au bac et leur faire payer la quittance du trésor de 40.000 francs CFA, pour venir, un trimestre plus tard leur dire qu’ils ne passeront pas cet examen. Le fait parait curieux pour eux d’autant plus que ce montant n’est pas remboursé, alors qu’il aurait dû l’être dans ces conditions.
C’est donc en désespoir de cause qu’ils entament ce mouvement de grève de la faim devant une institution religieuse. Car, ces élèves avaient auparavant envahi, sans succès, les fenêtres des bureaux du ministre de l’Education nationale, au centre-ville, pour se faire entendre. Puis, le 10 mai, ils ont organisé une marche pour implorer le pardon du ministère de l’Education nationale et l’intercession du Premier ministre. Une autre démarche infructueuse qui avait débouché sur l’érection des barricades sur le boulevard Léon Mba.
Ces manifestants ont été exclus pour fraude, usage de faux et irrégularités diverses. La sanction du ministère de l’éducation nationale met ainsi fin aux rêves d’un bon nombre de ces élèves d’être bachelier. Nombreux, au sein de l’opinion, n’approuvent pas la sanction de dernière minute du ministère, à l’instar de cet observateur de la vie publique du Gabon qui pense que «la fraude de ces jeunes n’est que la partie visible de l’iceberg. Dans notre pays tout va mal, et ce, dans tous les secteurs. Le concours de la douane ou des impôts n’échoient qu’aux enfants des hommes forts du PDG. Les taximen fixent les prix de leurs services de manière arbitraire, les ministres se servent dans les caisses de l’Etat comme si c’était leur héritage familial. Ces jeunes ont fraudé, mais ils ne doivent pas être les boucs émissaires d’un système qui est complètement à revoir».