Les actes criminels posés sur l’ensemble du territoire national et qui s’installent paisiblement dans les mœurs de certaines personnes, semblent inquiéter les plus hautes autorités du pays, les amenant à scruter toutes les possibilités d’estomper cette grave infection du tissu social avant qu’il ne soit trop tard. Ce qui est le cas du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ida Reteno Assonouet, qui a initié, de toute urgence le 17 mai 2013, une rencontre à cet effet avec ses collaborateurs.
Venus de toutes les provinces du Gabon, près d’une vingtaine d’hommes de loi, comprenant des procureurs généraux près les cours d’appel judicaires et des procureurs de la République près les tribunaux de première instances, ont répondu présent à l’appel du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ida Reteno Assonouet, qui était accompagné pour la circonstance du procureur général, près la cour de Cassation, Marie Mbanza-Bagny.
Le rassemblement avait pour objet les crimes rituels, ce sujet qui tient en haleine les hautes autorités du pays. «Parce que l’heure est grave, j’ai initié cette rencontre au cours de laquelle, j’attends de vous la présentation de la situation actuelle des procédures criminelles relevant de vos ressorts respectifs, avant de vous instruire sur les attentes du département», a souligné, d’entrée de jeu, Ida Reteno Assonouet lors de ces discussions à huis clos avec ses collaborateurs.
Loin de vouloir dispenser un cours de droit, le ministre de la Justice a exigé de ses collaborateurs, dans les meilleurs délais, le bilan des sessions criminelles déjà organisées, le calendrier des sessions criminelles ordinaires ou extraordinaires restant à organiser, de même que le passif détaillé des procédures criminelles. Mais également des comptes sur tous les faits manifestement graves ayant causé un trouble à l’ordre public.
«Vous devez traiter, avec diligence et professionnalisme, les procédures criminelles afin de permettre, dans les meilleurs délais, le jugement exemplaire des accusés. Accroître davantage le contrôle des activités des parquets relevant de votre ressort, surtout en matière de suivi des enquêtes portant sur des crimes de sang, de façon à rendre compte régulièrement de l’évolution desdites enquêtes», a prescrit le ministre de la Justice avant de rappeler que «la justice est rendue au nom du peuple pour le peuple. Elle est impartiale, équitable. Le peuple a besoin d’en être convaincu».
«Le ministre a demandé de nous plus de fermeté, et plus de rigueur dans les enquêtes et instructions, car nul n’est au-dessus de la loi et pour aucune raison la justice ne doit être influencée. Il faut que la peur change de côté et qu’elle soit du côté des délinquants et non du côté des victimes», a déclaré le procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil, André Patrick Roponat, au sortir de la réunion.