Alors qu’elle se trouvait à Oyem dans la cadre d’une mission de rappel à l’ordre des magistrats de cette localité, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, des Droits humains, Ida Reteno Assounouet, a répondu, le mercredi 5 juin, à trois petites questions relatives à la récente découverte d’un sac d’organes humains.
Gabonreview : Quel est votre sentiment à la suite de la découverte, mardi dernier, d’un sac contenant des organes humains ?
Ida Reténo : «C’est un sentiment d’exacerbation parce que des efforts sont déployés par la justice. Nous avons effectué un tour général pour reconsidérer le nombre de dossiers traités en un an en matière criminelle. Nous totalisons déjà 441 cas. Cela veut dire que malgré les dérives que je déplore et que je fustige de la justice, celle-ci travaille.
Par rapport aux organes qui ont été découverts, c’est au nom du gouvernement que nous devons prendre des décisions beaucoup plus fortes pour sécuriser les populations. C’est une abomination, une ignominie, bref une action de sabotage contre la politique d’ouverture du chef de l’Etat. Voyez-vous, au moment où il parcourt les continents pour essayer d’étendre le rayonnement de notre pays, c’est à ce moment que l’on découvre des organes humains.
La population vit suffisamment dans la psychose et l’effroi et on n’a plus besoin, ni de spectacle ni de sensationnel. L’enquête est ouverte. Le médecin légiste déclare qu’il s’agit d’organes humains. Il est bon de les amener en laboratoire pour en avoir la confirmation. Mais rassurez-vous, des mesures à la hauteur de cet acte vont être prises.
Madame le ministre, n’avez-vous pas l’impression que les malfaiteurs défient déjà l’autorité ?
Vous l’avez dit. Pendant que des efforts sont déployés, des meurtriers sont entrain de narguer l’autorité de l’Etat et nous allons les poursuivre jusqu’à leurs derniers retranchements. C’est une affaire de temps.
Et si je me trouve ici à Oyem, c’est par rapport aux dérives de la justice. Je suis venue appeler les magistrats à plus de professionnalisme et à penser à l’intérêt supérieur des populations. Je viens de leur rappeler que c’est au nom du peuple gabonais et pour ce peuple qu’ils travaillent. C’est ce peuple qui a élu le président du conseil supérieur de la magistrature, Ali Bongo Ondimba. Pour moi, il est inadmissible que pour des raisons de délais, il faut faire trainer des dossiers et libérer des criminels. Et je ferai le tour des juridictions pour passer ce message.
Un message donc à l’endroit des populations?
C’est un appel à la vigilance, à solidarité agissante et au courage face à ces abominations. Que l’on se serre les coudes afin que la peur change de camp.