La descente du Procureur de la République sur la piste des pompes funèbres, après la découverte d’un sac d’organes humains à Oloumi, a débouché sur l’interpellation de deux agents de Gabosep et deux de SAAF, services funéraires installés dans la zone de la découverte. Mais le collectifs des maisons de pompes funèbes clame leur innocence et oriente les enquêteurs vers les débarcadères.
Après la découverte d’un sac d’organes humains, le 4 juin dans la Zone industrielle d’Oloumi et la descente, dans les maisons des pompes funèbres du procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Mme Sidonie Flore Ouwé, qu’accompagnait le commandant en chef de la Police nationale, M. Léon Mistoul, quatre agents -deux de Gabosep et deux de SAAF- ont été interpellés et sont en garde à vue à la Police judiciaire, depuis le 5 juin donc depuis le jour même de cette inspection, pour besoin d’enquêtes.
Pour le moment, les mobiles officiels de leur détention n’ont pas été communiqués. Et dans cet objectif que le collectif des maisons des pompes funèbres, dirigé par Jean Baptiste Ndong Zong, lui-même directeur général de Gabosep, a organisé un point de presse, le vendredi 7 juin, pour clamer l’innocence des agents mis aux arrêts préventifs, estimant que les pratiques qui pourraient leur être prêtées viennent d’ailleurs.
«Comment comprendre que le Gabon n’étant pas en guerre, où l’on peut trouver un cadavre à tout bout de chemin pour obtenir 50kg d’organes», s’est interrogé directeur général de Gabosep. Exonérant les établissements de service funéraire d’être responsables d’un trafic d’organes humains, il a souligné que les dépouilles mortelles reçus dans ces maisons sont la résultante d’une démarche de leurs parents et que les soins de conservation et de mise en bière sont faits en présence desdits parents et des policiers lorsqu’il s’agit d’un transfert, vers une autre ville ou vers l’étranger.
Rien de suspect n’ayant été trouvé dans leurs structures, le président du collectif des maisons des pompes funèbres s’étonne de l’arrestation de ces agents et se demande «pourquoi l’on garde deux dames employés à Gabosep et deux employés de SAAF à la Police judiciaire». Pourtant, au soir de la visite des morgues par Sidonie Flore Ouwé, il avait été fait état de l’attitude suspecte des thanatopracteurs qui étaient visiblement paniqués et que le parquet de la République devait entendre.
Tout en reconnaissant le climat de psychose qui règne en ce moment dans le pays à la suite de cette série de découvertes macabres, Jean-Baptiste Ndong Zong invite les enquêteurs à regarder aussi du côté de nos débarcadères où le trafic n’est pas à négliger et parfois non contrôlé.