En marge de la commémoration de la journée internationale de l’Enfance africain, célébré en différé le 17 juin 2013 sur le territoire national, le ministère gabonais de la Justice avec l’appui de l’Unicef a initié une série de sessions de formation portant sur la «traite et l’exploitation des enfants au Gabon».
Prévue sur deux mois, notamment du 17 juin au 25 octobre prochain, à la faveur des magistrats, officiers de la police judiciaire, travailleurs sociaux, organisations non gouvernementales et leaders d’opinion, la session de formation sur «la traite et l’exploitation des enfants au Gabon» a débuté le 17 juin 2013 dans les locaux de l’École nationale de la magistrature, avec l’étape de Libreville.
«Trois raisons régaliennes me conduisent à m’exprimer aujourd’hui sur la traite et l’exploitation des enfants, à savoir, dénoncer ce fléau que nous, gouvernement gabonais, combattons plus que jamais ; alerter l’opinion publique nationale et internationale sur le phénomène grandissant de la traite transfrontalière des enfants vers le Gabon, notre terre hospitalière et condamner une pratique avilissante qui détruit la dignité des enfants et viole leurs droits fondamentaux», a déclaré le conseiller du ministre de la Justice, chargée de la protection de l’enfance, Maryse Aïla Ngouoni.
Pour les organisateurs de ces rencontres de réflexion, l’objectif est de permettre aux participants de détenir les outils nécessaires leur permettant de maîtriser davantage le cadre normatif de protection de l’enfant à savoir les outils basés sur la Convention internationale des Droits des enfants, ses différents protocoles additionnels et les différents textes nationaux et régionaux auxquels le Gabon a souscrit, mais également de mieux contribuer à la poursuite des auteurs de violations des droits de l’enfant.
En réaction à la demande du gouvernement gabonais qui souhaitait renforcer son système de protection de l’enfance, tant au niveau communautaire qu’au niveau des juridictions du pays, l’Unicef a répondu favorablement en apportant son soutient par diverses actions. Notamment, le rapport avec la revue du cadre normatif dont les résultats préliminaires sont déjà partagés, contribuant ainsi à l’établissement d’une base pour le renforcement du cadre existant.
«Nous avons pleine confiance en ce que ces séminaires donneront l’occasion aux participants d’avoir la même compréhension de l’intérêt supérieur de l’enfant et des approches pertinentes à mettre en œuvre pour qu’il soit respecté en toute circonstance, et dans un esprit de collaboration sans faille pour renforcer la toile de protection de l’enfant au Gabon», a assuré l’administrateur de la protection représentant l’Unicef, Michel Ikamba.
Plusieurs enfants installés en terre gabonaise et détenus par les trafiquants sont victimes d’inexcusables actes de cruauté, tels que la prostitution infantile, le mariage des enfants, la violence psychologique et la violence physique. Les formes prises par la violence quotidienne des enfants sont vastes et trompeuses. C’est pourquoi, selon la chargée de la protection de l’enfance, Maryse Aïla Ngouoni, «prévenir et protéger les enfants de la violence, de l’exploitation et des abus de tout genre est un impératif moral, mais également un impératif urgent».
À l’issue de l’opération Bana conduite en 2010 par le Gabon en partenariat avec Interpol, 140 enfants victimes de traite provenant de dix pays différents ont été sortis de l’univers de l’exploitation et 44 trafiquants arrêtés et écroulés.
Arrêté sur cinq jours, avec des échanges portant sur le dialogue social et la maîtrise du cadre normatif de protection de l’enfant, la lutte contre l’exploitation sexuelle de l’enfant, ce séminaire de formation se poursuivra après l’étape de Libreville, dans d’autres capitales provinciales à savoir Port-Gentil, Franceville, Mouila et Oyem.
