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Crimes rituels : la leçon de chose de Rose Allogo-Mengara

Rose-Allogo-MengaraRose Allogo-Mengara, maire de la 4e ville du Gabon, Oyem, a donné, le 13 juin dernier, une leçon de choses pour fixer l’opinion nationale sur l’inexistence de la pratique du crime dans les rites traditionnels du Gabon et s’offusquer de ce fait de la dénomination «crimes rituels». S’appuyant sur un cas avéré, elle a également dénoncé la «confusion médiatique avec des articles de presse montés de toute pièce».

Maire de la 4è ville du pays, Oyem, Mme Rose Allogo Mengara, a tenu, à la faveur d’une conférence de presse, donnée le 13 juin à Libreville, à clarifier les choses au sujet des crimes dits rituels pour lesquels elle a appelé «tous les gabonais (élèves, paysans, chômeurs, salariés, fonctionnaires, cadres, villageois, citadins, responsables politiques etc.) et toutes les personnes vivant chez nous, [à] se mobiliser, dénoncer et refuser l’inacceptable.»

Usant elle aussi de la terminologie «crimes rituels», le maire d’Oyem précise au préalable qu’elle «les nomme ainsi car en vérité ce sont des homicides volontaires ou des meurtres c’est-à-dire le fait pour des bandits, de tuer un être humain volontairement. Un homicide volontaire selon notre code pénal, est un crime et il doit être puni comme tel, avec la plus grande énergie. C’est d’ailleurs la plus grave des infractions à la loi.»

Pédagogique et méthodique, Rose Allogo Mengara qui assure ne pas comprendre «l’association faite entre les crimes commis par des criminels sans foi ni loi, et la notion des rites et autres traditions cultuelles de notre pays», rappelle qu’un «rite est un ensemble de règles qui fixent le déroulement d’une cérémonie quelle qu’elle soit. C’est-à-dire ce qui se fait, ou s’accomplit selon la coutume de ceux qui le pratiquent. Je crois qu’il est important de préciser les choses pour ne pas entretenir toutes ces confusions de mots et rappeler les valeurs qui fondent notre société gabonaise. Un rituel selon le dictionnaire, est une mise en œuvre des rites. C’est un ensemble de règles, d’habitudes immuables d’un groupe, d’une communauté ou d’une société.»

Solennelle, le maire a donc demandé deux choses : La première étant qu’on «d’associer les crimes commis par assassins aux cultes et rites de notre pays». Et de souligner : «De ce que je sais de l’histoire de notre Nation, de ce que je sais des cultures ethniques du Gabon, de ce que je sais de nos traditions, aucune ethnie, aucun culte, aucun rite traditionnel de notre pays et de nos peuples, ne reconnaît ou ne recommande le meurtre pour avancer dans la société, pour devenir important ou pour exister. Au contraire, les traditions de nos peuples nous enseignent le respect de l’autre, le respect de la vie, et la culture de la paix.» On devrait en effet, rappeler, avec Rose Allogo Mengara que de nombreux maîtres ou grands prêtres de rites traditionnels gabonais soutiennent qu’il n’a jamais été question, dans leurs cercles initiatiques, de tuer physiquement un être humain pour accéder au pouvoir social ou spirituel ; que ce soit dans le Bwiti, le Melan, le Mwiri, le Ndjobi, l’Okukwé et bien d’autres rites du sud Gabon. «Il ne faut donc plus associer les traditions cultuelles de notre pays aux crimes commis par des bandits», conclue Allogo Mengara au sujet de la terminologie.

En second lieu, le Maire du chef-lieu du Woleu-Ntem, péremptoire, demande «Qu’on arrête d’entretenir la confusion médiatique avec des articles de presse montés de toute pièce, sans vérification aucune, qui sèment la peur et contribuent à gâcher l’image de notre pays». Mme Rose Allogo Mengara n’en veut pour preuve que l’exemple du journal «l’Eveil» qui, en sa 72è livraison, le 11 Juin 2013, a publié à la une la photo d’un «corps gisant au sol, comme s’il s’agissait d’un gabonais ou d’une personne assassiné au Gabon. Ce journal s’est même permis d’intituler son article «Bienvenue au pays de l’horreur» !», s’offusque la mairesse qui, au hasard des lectures et après vérification, a découvert que l’illustration concernait plutôt un assassinat survenu au Cameroun et relaté dans ce pays, le 21 mai par un journal du cru dénommé Intégration.

«Comment dans ce contexte, un journal gabonais peut-il présenter à sa Une, un assassinat perpétué ailleurs, comme s’il avait été commis au Gabon ? Voilà une preuve de manipulation journalistique qui me met en colère contre la confusion médiatique entretenue pour semer la terreur et ternir l’image de notre beau pays», s’offusque l’élue municipale non sans demander à «la presse à continuer à dénoncer les crimes et les criminels en vérifiant ses sources pour ne pas ajouter à la psychose et ainsi faire le jeu de ceux qui travaillent volontairement à ternir l’image du Gabon et de la culture Gabonaise.»

Se réclamant mère d’enfants, citoyenne, élue et chrétienne, Rose Allogo Mengara n’a pas terminé sa conférence de presse sans «saluer la mémoire de toutes ces victimes de criminels qui avilissent nos traditions et notre pays», indiquant «à toutes les mamans dont les enfants ont été des victimes, à toutes les femmes devenues veuves et à toutes les familles victimes de ces crimes de sang que je mesure votre douleur, et que nos prières vous accompagnent pour que justice soit faite.»

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