Après l’arrestation d’exploitants illégaux et du chef de cantonnement des eaux et forêts de Mitzic et leur incarcération à la maison d’arrêt d’Oyem, les efforts du gouvernement à travers le ministère des Eaux et Forêts et la Direction générale des Forêts en matière de lutte contre l’exploitation forestière illégale se poursuivent.
Ainsi, après des enquêtes approfondies, plusieurs containers de sociétés forestières chinoises spécialisées dans l’exploitation forestière illégale et basées entre Lalara et Mitzic, ont été interceptés à Ndjolé par les agents des Eaux et Forêts. Les sociétés concernées sont KIBG, HSIBG et SZBG et leurs containers contenaient du bois illégal exploité dans des zones hors exploitation et dont les dimensions ne correspondaient pas à la légalité. Pourtant, les spécifications et feuilles de roulage signées par le cantonnement des Eaux et Forêts de Mitzic étaient censées prouver le contraire. Ce qui démontre que des complicités existent toujours à ce niveau malgré les arrestations réalisées et l’incarcération du chef de cantonnement. Les documents accompagnant le bois étaient en effet signés par la cheffe de cantonnement par intérim, prouvant ainsi un entêtement dangereux dans ces pratiques illégales.
Par ailleurs, le responsable de la société chinoise SZBG, Sieur Zhang Wanli, a été arrêté le 14 juin par les Eaux et Forêts de Ndjolé avec l’appui de la gendarmerie de Ndjolé et de l’ONG Conservation Justice. Le concerné est allé jusqu’à proposé 15 millions de francs CFA pour chercher à obtenir illégalement sa liberté pendant sa garde à vue, et a été verbalisé pour tentative de corruption. L’homme avait déjà été arrêté à Zomoko en février dernier mais avait gagné sa liberté par des pratiques de corruption. Devant toutefois encore répondre de ses actes devant l’administration des Eaux et Forêts et la justice, il avait toutefois disparu et ne s’était plus présenté. Il est donc bien connu des Eaux et Forêts et des forces de l’ordre et les enquêtes confirment son implication systématique dans des activités d’exploitation forestière illégale.
L’intégrité des agents était cette fois à féliciter pendant la garde à vue et a permis de mettre fin à des pratiques illégales qui menacent l’intégrité des forêts gabonaises et engendrent divers problèmes (non paiement des taxes à l’Etat, impacts environnementaux, corruption et blanchiment d’argent, non respect du Code du Travail).
Sieur Zhang Wanli a été déferré au tribunal de Lambaréné pour y répondre de ses actes en matière d’exploitation forestière illégale et de corruption. Malheureusement, malgré les preuves existantes vis-à-vis de ces pratiques, l’accusé a été relâché et il ne se verra affliger par le Tribunal de Lambaréné qu’une amende de 10 millions de francs CFA, ce qui paraît minime au regard de l’infraction commise, de la récidive et des bénéficies engrangés. Les autres sociétés ont elles aussi écopé d’une amende. Encore faut-il aussi que ces amendes soient payées. Par ailleurs, chose décevante, le bois illégal a été rendu à ces opérateurs véreux en dépit des prescriptions du Code Forestier. Contrairement à ce qui s’est déroulé à Lambaréné, des cas similaires à Oyem avaient abouti à la vente aux enchères du bois intercepté. Ce qui constitue évidemment une dissuasion plus forte.
Les trois sociétés, KIBG, SZBG et KIBG, sont en connues pour être parmi les plus illégales et corrompues du Woleu-Ntem et ne respectent aucunement la législation, saccageant ainsi les forêts gabonaises illégalement. Elles œuvrent également dans la province voisine de l’Ogooué-Ivindo.
Le Plan d’action national de lutte contre l’exploitation forestière illégale (PANEFI) a été adopté par le gouvernement le 2 mai dernier et montre concrètement son efficacité. Afin de faire appliquer la législation, ce plan mis en œuvre par la Direction générale des Forêts devra s’attaquer à toutes ces sociétés qui usent de corruption pour arriver à leur fin, allant jusqu’à proposer des sommes d’argent si importantes que certains agents ne réussissent pas à refuser… à leurs risques et périls. Heureusement, ce cas montre que certains agents sont intègres et patriotiques au point de refuser des sommes d’argent de plusieurs millions de francs CFA.