Maladroitement approché par l’ancienne équipe dirigeante de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) pour porter les couleurs du Gabon, le Franco-Gabonais de Lorient, Mario Lemina, s’est plutôt engagé avec la sélection française. Actuellement en Turquie où il participe au Mondial des 20 ans, le milieu de terrain s’est confié foot-express.com avec qui il évoque son expérience turque et son avenir en sélection. L’entretien complet.
Mario, vous êtes l’une des bonnes surprises des Bleuets depuis le début du tournoi, quel bilan faîtes-vous de votre temps de jeu ?
«Je suis partagé. Je me suis très bien intégré au groupe, j’ai eu la chance de débuter face aux Etats-Unis (2e match, 1-1), mais je pense que je peux apporter davantage encore à l’équipe. Même si dans mon rôle de sentinelle on me demande d’abord de récupérer les ballons. J’espère monter en puissance.
Tout va très vite pour vous puisqu’en l’espace de quelques mois vous avez débuté en Ligue 1, signé votre premier contrat pro à Lorient et intégré l’équipe de France des U20. Vous réalisez ?
Oui, je mesure ma chance. Mon objectif c’était de signer pro avant la fin de l’année, j’ai un peu d’avance (sourie). Tout s’enchaîne c’est vrai car il y a quelques mois, je n’imaginais pas disputer la Coupe du monde.
Justement à quel moment avez-vous été « approché » par Pierre Mankowski ?
Le coach a entendu parler de moi et s’est rapproché d’abord de Christian Gourcuff. J’aurais dû participer à quelques matches amicaux contre le Danemark notamment mais je me suis blessé juste avant à l’adducteur (déchirure). Du coup, j’ai intégré le groupe un peu plus tard.
Quel est le message du coach chez les U20 ? Il vous parle du titre ?
Non, le coach cherche avant tout à nous mettre en confiance, à nous enlever la pression. Il veut que l’on joue libérés. Il a confiance en nous. En général, la veille de match il nous donne des indications sur l’équipe qui va débuter et c’est le matin du match qu’il nous donne le onze.
Ce jeudi, vous avez rendez-vous avec l’Espagne, qui ne vous réussit pas trop…
C’est vrai, mais on ne veut pas y penser. Pour nous, c’est un match très important mais on a les moyens de les accrocher. On a un groupe de qualité avec des joueurs d’expérience. Il suffit qu’on trouve la clé et que l’on retrouve la cohésion qui faisait notre force pendant les matches de préparation.
On présente votre génération comme celle de « demain », vous y pensez, vous en parlez entre vous ?
Non, on ne se met pas la pression. On sait que l’on est regardé c’est vrai, que les gens sont attentifs à nos résultats mais on gère ça bien.
Parmi les gens qui vous regardent et qui vous suivent, il y a les dirigeants de Lyon. Vous êtes au courant ?
J’ai appris ça sur internet. Mais je n’ai eu aucun contact direct. C’est mon agent (Yvan Le Mée) qui gère ça. Maintenant, je viens de signer mon premier contrat professionnel avec Lorient donc je ne me vois pas partir à Lyon. Ce n’est pas possible je pense. Mais ça fait plaisir de savoir que des clubs comme ça me suivent et se renseignent.
Il n’y pas que les clubs, il y aussi l’équipe nationale du Gabon A qui souhaite vous récupérer… Quelle est votre position sur le sujet ?
C’est vrai qu’ils ont pris contact, mais pour l’heure je suis avec l’équipe de France des U20. Je n’ai rien décidé, ce n’est pas le moment, mais je ne ferme pas la porte au Gabon. J’ai des attaches au Gabon, c’est un pays que je connais bien, j’ai de la famille à Libreville où je suis allé régulièrement pendant les vacances d’été, mais je ne suis pas pressé, je n’ai que 19 ans. Et surtout un Mondial à disputer, donc on verra ce qui se passe après.»