Comme un fait banal, un mouvement d’humeur a eu lieu et s’est achevé comme il avait commencé au palais justice de Libreville, entre le 27 et le 28 juin 2013, sans que personne, du moins le gros du public, ne sache ce qui se tramait ou encore qui trouble la quiétude des hommes en toge. Il y aurait une brouille entre le ministre de la Justice et le procureur de la République.
«Que s’est-il passé au palais de justice de Libreville ?», s’est interrogé le quotidien L’union le mercredi 3 juillet 2013, comme pour s’étonner de cette grogne passée comme de la fumée dans le vent. Et pourtant, au passage des reporters du quotidien comme celui de Gabonreview, on s’est bien rendu compte que chose qui bloque. Personne en effet n’a été capable de répondre aux interrogations des journalistes quant aux motivations de ce mouvement d’humeur qui a bloqué bien de services au tribunal de Libreville. Magistrats, greffiers et autres avocats ont préféré s’emmurer dans une omerta qui ne disait pas son nom ; le reporter de Gabonreview ayant été renvoyé à plusieurs reprise au prétexte d’une convocation de la presse après une assemblée générale qui s’éternisait.
On aura tout simplement remarqué qu’un communiqué de l’Association des magistrats gabonais (ADMG), paru dans L’union du weekend dernier invitait ses membres à une réunion. Des sources concordantes se sont contenté d’indiquer que les hommes de loi seraient remontés contre le ministre de la Justice, Garde des sceaux, qui aurait fait passer certains d’entre eux en conseil de discipline pour avoir libéré de présumés assassins. Toute chose qui les aurait poussés à réclamer des excuses de la part du ministre.
S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, d’autres sources du milieu judiciaire, dont les déclarations ont été difficiles à vérifier, ont insinué une violente passe d’arme entre le ministre de la Justice, Ida Reteno Assonouet, et le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Sidonie Flore Ouwé. Echange à l’occasion duquel le ministre aurait éclaboussé, par des propos que l’on dit avilissant, l’ensemble des magistrats. Si le mutisme de la corporation fait que tout cela tient de la rumeur, il n’y a pas de fumée sans feu ; tout comme la rumeur est le marché noir de l’information et au marché noir il n’y a pas que du toc.
Une chose reste certaine, c’est qu’un véritable malaise mijote au sein de l’appareil judiciaire du Gabon. Si non comment comprendre que personne n’arrive à se prononcer sur ce qui s’y passe réellement et pourquoi défendre des magistrats prétendument fautifs.