Quelques semaines après avoir fait valoir sa close de conscience en quittant le quotidien «L’Union» pour lequel il a travaillé 11 années durant, le journaliste Jonas Moulenda, spécialiste des faits divers, a rejoint la rédaction de l’hebdomadaire «Echos du Nord», à en croire l’éditorial de ce journal, le 15 février 2013.
En quittant le quotidien L’Union le mois dernier, le journaliste Jonas Moulenda avait laissé orphelin le service «Faits divers et Justice» qu’il dirigeait depuis de nombreuses années et qu’il aimait appeler «service des macchabés». Depuis 2009, l’homme se plaignait déjà des conditions devenues extrêmement difficiles au regard des pressions exercées de toutes parts sur sa personne. Sans doute à cause de sa liberté d’opinion et sa trop grande volonté de bien faire son travail de journaliste dans un pays où le taux de criminalité connaît une ascension fulgurante, il avait épuisé ses ressources en combattant de l’intérieur un système qui semble avoir main mise sur toutes les couches professionnelles du pays. En homme libre et fier de ses convictions, Jonas Moulenda avait été contraint, «le cœur étreint d’émotion» de quitter la «grande maison de verre» pour se rallier à l’équipe de l’hebdomadaire Echos du Nord qui l’avait sollicité dès son retrait de L’Union.
Un ralliement bien perçu pour l’éditorialiste de l’hebdomadaire qui a indiqué : «En acceptant de venir renforcer notre équipe de rédaction, Jonas instruit nombre d’entre nous sur une valeur désormais perdue : l’humilité. De même, il donne une leçon sur la distance nécessaire vis-à-vis des idées reçues et des préjugés. Car Jonas a tout le potentiel pour réaliser et pour se réaliser. C’est incontestablement un jeune confrère talentueux auprès de qui même les vieux routiers du métier tireraient de bons enseignements».
Pour Désiré Ename, le talentueux journaliste a fait preuve de beaucoup de courage : il n’est pas facile de partir d’un journal aussi réputé que L’Union sans avoir prévu, au préalable, une issue de secours. Jonas Moulenda, en écoutant et répondant favorablement au souhait du journal de l’avoir dans sa rédaction, a fait preuve de modestie extrême. En effet, relève l’éditorialiste : «Je m’en réjouis. Parce que Jonas a entendu notre message : «Nous n’accepterions pas que tu arrêtes. Nous n’accepterions pas que tu sois au chômage». En même temps que beaucoup d’autres confrères, nous lui avons ouvert grandes les petites portes de l’hebdomadaire Echos du Nord. Grande a été notre joie lorsqu’il nous a fait connaître sa réponse».
Jonas Moulenda est donc à ce jour, l’une des valeurs sûres du journal Echos du Nord qu’il a rejoint de manière discrète et effacée : «Il a débarqué, nous étions en conférence de rédaction, et a pris place en guise de oui». Pour preuve, le journaliste a publié de façon officielle, avec la même verve qui lui est reconnue, sur son nouvel organe de presse, un premier article sur le sujet des crimes rituels, intitulé «Enquêtes au cœur du réseau démantelé à Lambaréné». Comme quoi, la volonté de Jonas Moulenda demeure intacte.