Deux bureaux distincts pour un même siège, une même dénomination viennent d’être rendu possible au pays des phénomènes exceptionnels, le Gabon. Il y a près de soixante douze heures déjà que la «coalition bis» de la campagne internationale «Publiez ce que vous payez» a élu un nouveau bureau directeur à Libreville.
Comme annoncé il y a près d’un mois déjà, à la suite du lancement d’une pétition exigeant, pour plusieurs motifs, la démission du secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest, Marc Ona Essangui, de la tête de la coalition nationale de «Publiez ce que vous payez», Mombo Lembomba et plusieurs membres dissidents de cette organisation ont tenu leur assemblée générale le week-end dernier afin de donner un souffle nouveau et une nouvelle orientation à ladite coalition.
Les membres de la nouvelle coalition reprochent au coordonnateur Marc Ona Essangui, l’absence de suivi, la non-organisation d’assemblées générales de PCQVP, le dépassement de son mandat échu en 2011 et l’éviction du Gabon de l’initiative sur les industries extractives (EITI). «Un vent de changement a eu raison du paganisme, de la tyrannie, de la mauvaise gouvernance et de l’instrumentalisation qui régnaient depuis un certain temps au sein de la coalition Publiez ce que vous payez», a déclaré le coordonnateur national de la PCQVP bis, Mombo Lembomba.
L’assemblée générale dissidente du week-end dernier a débouché sur l’élection du bureau de PCQVP tendance Mombo Lembomba, l’interdiction à Marc Ona, Georges Mpaga et Marcel Libama de parler au nom de leur coalition. Mais, en plus, le nouveau coordonnateur national fraichement élu et les siens ne se sont pas fait prier pour effectuer une descente au siège de la coalition au quartier Louis. Là, avec les bonnes grâces du commissaire national pour la protection des données à caractère personnel (CNPDCP), Alain Moupopa, ancien de la maison, après un bris des cadenas frisant l’effraction, ils se sont paisiblement installés jusqu’à ce que le propriétaire des lieux, alertée par les voisins selon ses dires, arrive pour constater les faits. Une dispute avec ceux qui venaient d’investir les lieux mais qui restaient inconnus du bailleur, s’est engagée ; le nouveau directoire de la coalition exigeant de la vieille dame le contrat de bail passé en juillet 2009 par Brainforest qui cèdera ensuite les locaux au Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG). Une vidéo postée sur Facebook témoigne de ces actes tout de même à déplorer de la part de ceux qui souhaitent représenter le Gabon et parler au nom de son peuple au sein des hautes instances.
Cette situation qui sème le trouble et la confusion au sein de la société civile gabonaise vient révéler aux yeux du monde, les intérêts inavoués des différents acteurs gabonais mais également l’absence de pragmatisme dont ils font preuve. En l’état actuel des choses, seul le secrétariat international de PCQVP à Londres qui devrait incessamment réagir selon certaines sources, est à même de faire la lumière sur cet imbroglio servi à la population gabonaise et qui ne profite qu’au flou orchestré sur les recettes des industries extractives au Gabon.