Actuellement en procès contre l’Etat gabonais, Addax Petroleum, filiale du géant chinois Sinopec, a envoyé, début juillet à Libreville, une «importante délégation» à Libreville pour rencontrer le ministre du Pétrole, Etienne Ngoubou. Entre l’arrogance de celui-ci et la pression judiciaire du pétrolier, les choses n’ont pas avancé. Le Gabon voudrait pourtant se raviser.
Selon le site d’informations payant africaintelligence.fr, une délégation d’Addax Petroleum s’est rendue dans la capitale gabonaise en vue de négociations pouvant aboutir à un accord global dans le différend opposant la compagnie pétrolière à l’Etat gabonais. Un démêlé né du fait que l’Etat gabonais, à travers sa société nationale, Gabon oil company, a réquisitionné, le 10 décembre 2012, le permis Obangué de la compagnie pétrolière à capitaux chinois et y opère désormais. Selon les dirigeants gabonais, Addax Petroleum avait été «reconnue coupable […] de violations graves, flagrantes et répétées des dispositions réglementaires nationales et internationales». Pour sa part, le groupe avait produit un communiqué dans lequel il indiquait que : «Ces déclarations-dans leur intégralité- sont juridiquement infondées et portent gravement atteinte à l’intégrité et à la réputation de l’entreprise.»
Le ministre gabonais du Pétrole a, de plus, menacé dans les médias de retirer d’autres permis à la société chinoise. Toutes choses qui ont conduit Addax Petroleum à porter le différend devant la Cour internationale d’arbitrage de Paris, spécialisée dans la résolution des litiges commerciaux internationaux. Se ravisant sans doute et peut-être aussi pour trouver une solution à l’amiable, Yi Zhang, le directeur exécutif d’Addax Petroleum, Jifeng Ye, le directeur financier et Guus Klusener, le conseiller juridique d’Addax Petroleum, ont entrepris d’effectuer le déplacement de Libreville.
Africaintelligence indique que «Les négociations ont commencé assez difficilement, Ngoubou ayant, selon nos sources, décidé de ne discuter qu’avec les Chinois, soit le directeur général Yi Zhang et le directeur financier Jifeng Ye. Il a ainsi mis de côté le directeur juridique Guus Klusener (ex-Shell), tenant d’une ligne dure face à Libreville. Klusener, qui a lancé la procédure à Washington contre l’auditeur Alex Stewart ainsi que l’arbitrage contre le Gabon à Paris, a été contraint de rester à l’hôtel à Libreville afin de suivre les avancées des discussions.»
Etienne Ngoubou, toujours selon la lettre d’information, a exigé l’arrêt des poursuites judiciaires avant l’ouverture de toute négociation. Mais, du fait que ces actions en justice sont le seul et meilleur moyen de pression de la compagnie pétrolière, Addax Petroleum n’a pas accédé à la demande du ministre gabonais. D’ailleurs, «la première audition du tribunal arbitral à Paris s’est d’ailleurs tenue le 4 juillet en présence du ministre», indique Africaintelligence avant de préciser que «La délégation d’Addax Petroleum est repartie le 3 juillet à Genève. Seul un chronogramme de discussions a pu être établi.»
Si la suite de ces transactions est perceptible, le média confidentiel rapporte que «l’éventualité de perdre les procès à Washington et à Paris fait désormais réfléchir le président Ali Bongo et son directeur de cabinet Maixent Accrombessi qui ont souhaité mettre en place cette nouvelle conciliation.»