Deux semaines et demie après la rencontre entre le président de la République et les membres de l’opposition gabonaise, le tour est venu pour le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, de recevoir les coalitions de l’opposition pour concilier les points de vue sur l’épineuse question de l’introduction de la biométrie dans le processus électoral au Gabon.
En réponse à leur correspondance au ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, les membres de l’opposition gabonaise notamment, Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, Séraphin Ndaot, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Séraphin Akuré Davain, Mathieu Mboumba Nziengui, ont été reçus le 17 juillet 2013 par le locataire de l’avenue de Cointet.
Il s’agissait pour les deux partis de trouver un consensus par rapport aux modalités de mise en œuvre de l’enrôlement des électeurs devant aboutir à la production de la première liste électorale biométrique. Notamment la traçabilité des opérations d’enrôlement, la codification, de l’authentification, la transformation du statut d’observateur des représentants des partis politiques au sein des dites commissions en statut de membre à part entière et l’organisation des audiences foraines sur toute l’étendue du territoire national.
Concernant l’implication des représentants des partis politiques, notamment ceux de l’opposition dans la traçabilité des opérations d’enrôlement, le ministre de l’Intérieur et ses interlocuteurs se sont également mis d’accord. Il a été convenu de mettre sur pied un formulaire ou bordereau devant permettre à toutes les parties prenantes de connaître le nombre d’électeurs enrôlés, par souci de transparence. Dans cette logique, la responsabilité a été confiée au président du Parti social démocrate (PSD), Pierre Claver Maganga Moussavou, pour l’élaboration de la maquette de ce bordereau.
Pour le point relatif à l’authentification des électeurs dans le bureau de vote, tant souhaitée par l’opposition, le ministre de l’Intérieur a dit «attendre les résultats de ses experts qui séjournent au Ghana, au Kenya et au Cap Vert qui ont déjà une expérience dans la mise en œuvre de la biométrie, afin de codifier par un décret la faisabilité, avant de la soumettre à l’appréciation du président de la République et du Premier ministre».
S’agissant de l’établissement des cartes nationales d’identité, selon Jean François Ndongou les équipes d’enrôlement des données devant être contenues dans la carte nationale d’identité, seraient sur le terrain depuis une semaine. Le ministre de l’Intérieur a indiqué, par ailleurs, que «le domaine relevant des audiences foraines incombe au de ministère de la Justice».
Parlant de la composition du comité de pilotage, Jean-François Ndongou a indiqué que «les noms des représentants de l’opposition réunis, respectivement, au sein de l’Union des forces pour l’alternance et de l’Alliance pour le changement et la restauration sont actuellement attendus», rappelant à l’opposition que «leur représentant devront faire preuve de neutralité une fois intégrés dans le comité».
En guise de réponse à ce sujet, Pierre Claver Maganga Moussavou de l’UFA a indiqué que «l’ensemble des partis politiques devront se réunir incessamment pour communiquer les noms de leurs représentants au ministère de tutelle».
Revenant sur la différence dans la dénomination entre les projets Iboga et Pibog, Jean François Ndongou a rassuré ses hôtes sur le fait que le contenu et le fond étaient le même. Le ministre a également souligné que l’opération de l’enrôlement débutera dès que le président de la République promulguera la loi complétant et modifiant certaines dispositions de la loi n°7/96 du 12 mars 1996, portant dispositions communes à toutes les élections politiques, adoptée le 12 juillet dernier au Sénat.
Cet accord de violon entre les deux parties intervient à quatre mois des élections locales prévues le 23 novembre prochain.