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Cemac : bientôt une académie minière pour mieux négocier les contrats

mines-GabonLa mauvaise négociation des contrats miniers ayant, de tous temps, valu des procès et coûté des centaines de millions de francs aux pays de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac), l’institution sous-régionale vient de s’engager à mettre sur pied une académie minière pour former ses ressortissants.

Comme un réveil en sursaut, les États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) viennent de comprendre la nécessité de disposer de ressources humaines qualifiées, pour conduire efficacement les négociations des contrats d’exploitation de ses richesses minières. Il ne devra donc plus être question de cabinets internationaux qui en profitent pour se faire du beurre sur la tête de ces pays. L’Afrique veut et peut s’assumer.

D’après Ismaël Gounono, directeur de l’École de géologie et d’exploitation minière (Egem) de Meiganga (Adamaoua-Cameroun), c’est la mauvaise négociation des contrats miniers en Afrique qui justifie prioritairement la création de cette académie. «Généralement, quand on parle de formation dans le domaine de la mine, on ne voit que les ingénieurs, pourtant, il y a d’autres spécialistes dans des domaines différents qui s’occupent des choses tout aussi pointues comme la négociation des contrats, l’administration des compagnies, le droit minier la commercialisation, etc.», a-t-il expliqué relayé par l’agence Ecofin.

«Combien de maires ou d’administrateurs civils, qui négocient les contrats en lieu et place des experts dont nos pays ne disposent pas encore, savent qu’autour de l’exploitation de l’or par exemple, il y a une dizaine d’autres minerais tout aussi rentables dont profitent les multinationales sans rendre compte aux États ?», s’interroge Ismaël Gounono sur l’expertise des fonctionnaires.

Plusieurs cas de négociation de contrat dans la sous-région, confiés aux cabinets internationaux et qui sonnent comme une escroquerie, ont été mis en exergue par Ismaël Gounono. Entre autres, des négociations sur l’exploitation du fer de Mbalam, pour le dernier round desquelles le Cameroun a recruté trois cabinets internationaux : Patton and Brothers et d’autres consultants ont ainsi gagné pas moins de 4,5 milliards franc CFA ; sur le projet d’exploitation de l’or à Bétaré-Oya, le Cameroun ne s’en tire qu’avec 25% alors que les Coréens prennent 75% des ressources. Pareil pour la Guinée Equatoriale où le pays ne bénéficie que de 25% du pétrole pompé tous les jours par les compagnies américaines. Au Gabon, les autorités ont annulé divers contrats mal négociés, notamment l’exploitation du fer de Bélinga attribuée aux Chinois, et retirée après les protestations de la société-civile et les populations.

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