Sidonie Flore Ouwé, procureur de la République près le tribunal de Libreville, a annoncé ce vendredi 19 juillet à Libreville, l’amorce de démantèlement d’un réseau transnational de proxénètes ayant pignon sur rue dans la capitale gabonaise. Un certain Alex Eckembe est déjà aux arrêts.
Face à la presse, le 19 juillet au tribunal de Libreville, le procureur de République, Sidonie Flore Ouwé, visiblement surprise de la présence massive des journalistes devant son cabinet, s’est résolu, après moult coups de fils, à révéler qu’un homme d’une quarantaine d’années, haut cadre de l’administration gabonaise (anciennement directeur de cabinet dans un ministère), a été arrêté et mis sous mandat de dépôt.
«Nous sommes sur la voie d’une découverte d’un réseau de proxénétisme d’un niveau assez élevé. Je dirai même au niveau transnational. C’est une enquête qui est ouverte.», a laissé entendre Sidonie Flore Ouwé avant d’ajouter : «notre compatriote qui est voilé par nos soins a violé sauvagement une jeune dame. Après l’avoir accosté dans une boite de nuit, il l’aurait accompagné dans sa chambre d’hôtel avant d’exercer sur elle des violences physique qui se sont soldées par une violence sexuelle».
Plus grave, il entretenait un réseau de proxénètes ayant des ramifications au-delà du seul Gabon. Selon le procureur, l’homme recruterait les jeunes filles de plusieurs horizons via un réseau ayant des ramifications dans des pays tels l’Afrique du sud ou le Cameroun et vendait leur charme. «Nous avons découvert que le mis en cause pratique, ne serait-ce qu’à titre d’intermédiaire, le proxénétisme», a expliqué Mme Ouwé indiquant qu’il a disposait de photographies de sa marchandise de jeunes filles.
Le pot-au-rose a été découvert grâce à une jeune-femme d’une vingtaine d’années ayant été sexuellement brutalisé par l’incriminé, le 13 juillet 2013, dans un hôtel du centre-ville de la capitale gabonaise. L’enquête ouverte devrait permettre de découvrir d’autres faits certainement plus graves, pense le procureur qui a indiqué que le mis en cause se nomme Alex Eckembe, précisant qu’il a été directeur de cabinet dans un ministère de souveraineté.
Alex Eckembe Ntsiantou, sur le moteur de recherche Google, c’est environ 93 résultats en 0,27 secondes. On y apprend qu’il a été, en 2007, président du mouvement politique «Bongo Doit Rester», avant d’être nommé, l’année suivante, en Conseil des ministres, Chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères. En 2011, toujours dans le même ministère et toujours en Conseil des ministres, il a été nommé Chargé des missions. Il attend attellement, à la prison centrale de Libreville, les conclusions des enquêtes poussées qui vont inéluctablement conduire à ses complices et à son jugement.
Parallèlement à ce dossier, Sidonie Flore Ouwé a ouvert une brèche sur une procédure relative au dossier des fêtes tournantes. En début de semaine, le lundi 22 ou le mardi 23 juillet 2013, d’autres personnes devraient être présentées au procureur pour détournements de deniers publics autour des chantiers des fêtes tournantes. Chaud devant !