L’écrivain gabonais Jean Divassa Nyama, Grand Prix littéraire de l’Afrique Noire en 2008 pour la trilogie intitulée « La Calebasse » et « La vocation de Dignité » a présenté jeudi au public de Mouila à quelque 450 km au sud de Libreville son nouveau roman « L’Amère saveur de la liberté » paru en deux tomes aux éditions Ndzé (Cameroun).
Ce roman relate l’histoire des guerriers farouches aux colons, Mbombet A Gnangué de la province de la Ngounié et Mavouroulou alias Nyonda Makita de la Nyanga, avant d’être vaincus par la suite.
Devant un public parsemé mais attentif, Jean Divassa Nyama, par ailleurs enseignant de formation d’Anglais, a expliqué que son roman relève d’une fiction historique, reposant sur la réalité des peuples opprimés du sud du Gabon, qui se sont révoltés et déclenchés une guerre contre les colons pour se libérer.
Avec insistance, il a indiqué la véracité des faits contenus dans l’ouvrage, les lieux, dates et noms étant authentiques, après avoir mené une minutieuse enquête auprès des descendants des témoins de cette époque, aidé aussi par des archives obtenues de son éditeur (plus de 500 documents mis à sa disposition pour le 1er tome) lequel l’a conduit à l’ANOME (Archives nationales d’Outre-mer) à Aix en Provence, sud de la France, où il a trouvé des écrits sur l’histoire du Gabon, notamment sur son sujet (de 1904 à 1913, fruit du 2ème tome).
Pourtant, la rage de vouloir écrire des poèmes commence en tant que mécène depuis la classe de Quatrième, il murit son idée et la matérialise plus tard comme actuellement.
Dans le premier tome, Divassa Nyama retrace ’’La Révolte’’ des peuples opprimés de 1904 à 1908, le deuxième tome parle de ’’La Guerre’’ proprement dite en 1909. Le troisième à paraître relate ’’La Paix’’ du fait que le Gabon ait été pacifié en 1912, donc la finalité. Pour avoir la liberté dans les provinces de la Ngounié et de la Nyanga, comme chez les peuples Kota dans l’Ogooué-Ivindo, nord-est (1905-1909), d’après l’histoire, les populations ont souffert, au péril de leur vie.
’’Le Gabon a été conquis par les colons’’, a dit le narrateur. En fait, l’ouvrage traite de l’histoire d’un jeune étudiant gabonais en année académique à Aix en Provence, qui écrit un Master d’Histoire sur « La Conquête coloniale au Gabon au début du XXème siècle ».
Il se rend à l’ANOME et découvre qu’à Mocabe, un village dans la Nyanga, il y a eu une guerre, alors que tout au long de sa scolarité il n’a pas appris une leçon sur Mocabe. Il écrira une lettre à sa mère dans laquelle il lui demande d’aller voir son grand-père et recueillir s’il y a encore des témoins de cette histoire à Moabi (village de la même province).
Ainsi, il se rend pendant les vacances chez ce dernier qui avait déjà pu obtenir quelques informations sur Nyonda Makita (nom de guerre) encore appelé Mavouroulou Ma Nziengui dans le texte. L’homme, hésitant, explique partiellement cette guerre, car le petit-fils est un non initié, Mavouroulou étant un culte.
Mais pour en savoir plus, le vice-président de l’Union des écrivains du Gabon (UDEG), Jean Divassa Nyama, a invité l’assistance à parcourir l’œuvre romancée. Néanmoins, il a souligné que ’’ce deuxième volet sous-titré [La Guerre] relate la vie de Mavouroulou pendant l’année 1909, une année décisive où fut livrée la bataille du Mocabe opposant plus de 1000 guerriers Bayaka, assoiffés de liberté à 500 tirailleurs de l’armée française, commandés par un officier aguerri qui mettra toutes ses forces dans la bataille pour tenter de venir à bout du chef des rebelles dont il apprécie l’intelligence, comme les qualités de stratège’’.
Par ailleurs, le choix porté sur la ville de Mouila pour la présentation des deux volets vient du fait que Mbombet A Gnangué et Mavouroulou Ma Nziengui étaient deux binômes des provinces sœurs du sud du Gabon et ’’qu’on ne pouvait parler de l’un sans l’autre’’, tous deux étant des héros épiques légendaires’’.