À l’initiative du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et technique et de la Formation professionnelle, un groupe d’experts de l’Ecole Hôtelière de Lausanne (EHL)-Suisse-, a séjourné du 14 au 17 juillet 2013 au Gabon en vue d’examiner les pistes et organiser la réflexion pour l’amélioration de ce secteur, mais surtout aboutir à la création d’une Haute Ecole de formation aux métiers du Tourisme et de l’Hébergement au Gabon.
Première école hôtelière au monde, formant des leaders de demain en associant expérience et découverte, pour mener à une parfaite maîtrise de l’art et de la science du management dans les entreprises de l’accueil (en matière de service, restauration et hôtellerie), l’Ecole hôtelière de Lausanne, de classe mondiale, a été choisie pour accompagner le pays dans la mise en exergue du «Gabon des services», plus particulièrement dans son ambition d’améliorer le secteur de l’Hôtellerie et de la Restauration.
La mission menée, du 14 au 17 juillet 2013 au Gabon, par le professeur Alexia Muteke-Ceppi et Olivier Verschelde, consultants de Lausanne Hospitality Consulting (LHC), entrait donc dans le cadre de la poursuite des objectifs du Plan stratégique Gabon Emergent (PSGE) concernant le «Gabon des services» qui doit se formater aux normes internationales pour accueillir, tout en répondant à leurs attentes, les touristes, hommes d’affaires et institutions internationales désirant découvrir ou s’implanter au Gabon. Le chef de l’Etat ayant indiqué à cet effet, dans l’un de ses discours, que «nous voulons établir des partenariats stratégiques qui nous permettront d’utiliser les technologies adéquates et répondre aux attentes du marché…»
Il a donc été question durant cette mission qui a permis à la délégation suisse de visiter certaines infrastructures hôtelières à Libreville, Franceville et Bongoville, de dresser un état des lieux du secteur du tourisme et de l’accueil au Gabon, et d’autre part d’apporter l’expertise de EHL quant à la création d’une Haute école de formation aux métiers dudit secteur. Ce du fait que la formation professionnelle et technique, enjeu stratégique du développement économique, est un levier de stimulation du marché national de l’emploi notamment pour la jeunesse. D’où l’accent particulier mis sur les investissements et les projets offrant des pôles de formation de qualité.
Appuyés par l’EHL, ces secteurs devraient permettre à la formation professionnelle gabonaise de redevenir un élément clé de la lutte contre le chômage des jeunes. «Si l’on veut que les jeunes aient plus facilement accès à l’emploi, on doit s’assurer que les formations sont adaptées aux besoins de ceux qui embauchent», relèvent ces experts.
On note en effet que «très souvent les diplômés qui arrivent sur le marché du travail se retrouvent à la fois «surqualifiés» et «pas assez expérimentés» pour décrocher les emplois disponibles. Ils sont contraints d’accepter des emplois faiblement rémunérés qui ne correspondent pas souvent à leur formation initiale, et souvent réservés aux personnes sans qualification».
Il est donc question de revenir sur les recommandations des Etats généraux de l’éducation, de la Recherche et de l’adéquation formation-emploi de 2010, qui avaient notamment indiqué la nécessité d’«ajuster les capacités en infrastructures et en ressources humaines de qualité ; créer des pôles d’excellence de formation ; améliorer l’offre de formation professionnelle notamment par son adéquation à la demande du secteur productif ; accentuer la professionnalisation des formations initiales».
Ainsi, l’EHL, dont les délégués ont rencontré Aristide Kassangoye, responsable Service du tourisme de l’Agence nationale des Parcs nationaux (ANPN), avant d’échanger avec le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et technique et de la Formation professionnelle, chargé de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Séraphin Moundounga, devrait apporter son expertise dans la réalisation, sur le terrain, de certaines de ces recommandations, en commençant par la création au Gabon d’une haute Ecole d’excellence de formation aux métiers du Tourisme et de l’Hébergement, à vocation sous régionale et régionale. Dans cette perspective, Séraphin Moundounga met un point d’honneur sur la nécessité de former localement les ressources humaines gabonaises tout en mettant en avant la nécessité de garantir l’adéquation formation-emploi.
De leur côté, les experts ont relevé le fait du Gabon en mouvement, est plein d’opportunités pour lesquelles les ressources humaines locales doivent être formées aux exigences des standards internationaux et du secteur. Toute chose qui devrait optimiser l’attractivité de la destination Gabon. Il s’agit, in fine, d’insuffler une nouvelle dynamique en matière de formation professionnelle et technique, pour que le système d’enseignement professionnel gabonais et ses infrastructures répondent mieux aux besoins des entreprises et des artisans.