C’est à partir de cette semaine que seront auditionnés les entrepreneurs, adjudicataires de marchés publics, soupçonnés d’être mêlés aux scandales des détournements de fons destinées au ‘’fêtes tournantes’’ des années 2000. Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville en a fait l’annonce vendredi dernier à son cabinet.
Cette sortie du parquet de Libreville vient en suite de sa conférence de presse du 18 juin écoulé au cours de laquelle, il indiquait déjà que « la lutte contre la fraude aux finances publiques constitue un impératif de justice social et d’efficacité économique, mais aussi un enjeu de patriotisme, à l’heure des efforts de redressement des comptes publics ».
De même, il avait été révélé que les montants des détournements de fonds ainsi présumés oscillaient entre 3 et 5 milliards de FCFA.
Rappelons que l’idée de ces fêtes tournantes initiées par le défunt président Omar Bongo Ondimba, visait à promouvoir le développement équilibré et harmonieux de l’ensemble du pays par la réalisation d’infrastructures socio économiques et des équipements collectifs : extension des réseaux d’adduction d’eau et d’électricité ; construction de routes, d’écoles (lycées, collèges), d’hôpitaux, de bâtiments administratifs, de logements sociaux, etc.
Pour se faire à partir de 2002, l’Etat gabonais désignera la province ou les provinces qui recevaient pour une année donnée les festivités de la fête de l’indépendance célébrée le 17 Août. Et il était alloué 50 milliards pour la province de l’Estuaire et 25 milliards pour les autres, en vue de la réalisation des projets choisis et conduit par les dignitaires respectifs des provinces concernés. Des entreprises adjudicataires des marchés publics étaient sollicitées pour les travaux envisagés.
Quelques années après, le constat à Libreville comme à l’intérieur du pays, est celui des bâtiments inachevés et des projets restés non réalisés.
Cette retentissante annonce du parquet de débuter dès la semaine prochaine les auditions des présumés criminelles économiques et financiers peut être considéré comme une nouvelle étape vers la matérialisation de l’engagement pris par le président Ali Bongo Ondimba l’année dernière lors du conseil des ministres délocalisé de Lambaréné (Moyen Ogooué), de « faire la lumière sur la gestion des faites tournantes ».
Par ailleurs, l’opinion est en droit d’attendre un concours significatif dans ces affaires de la commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) dont les nouveaux membres ont prêté serment mercredi. Elle détiendrait des dossiers relatifs à l’enrichissement illicite de certains barons, grâce à l’argent des fêtes tournantes.