Le Gabon et l’Union européenne viennent de conclure un nouvel accord dans le cadre de l’exploitation rationnelle des ressources halieutiques dans les eaux territoriales gabonaises. Le document a été signé le 24 juillet à Libreville par Julien Nkogué Békalé, le ministre en charge de la Pêche, et le représentant de l’UE, Jean-Eric Holzapfel.
Selon le ministre gabonais, relayé par Gabon Matin, «cet accord tient compte des nouvelles orientations du président Ali Bongo en matière de pêche et d’aquaculture, qui visent l’exploitation des ressources halieutiques dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et d’épanouissement des Gabonais, de l’anticipation sur la pénurie des ressources de plus en plus convoitées, et d’une meilleure préservation de notre fabuleux patrimoine naturel, tout en assurant la croissance économique et la diversification de notre économie».
Concrètement, cet accord donne la possibilité à 27 thoniers senneurs et 8 canneurs de pêcher le thon et d’autres espèces hautement migratoires dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Gabon, pour un tonnage de référence de 20 000 tonnes par an, contre 11 000 auparavant. «Comparativement aux années antérieures, la contrepartie financières et l’appui sectoriel ont significativement augmenté, et vont principalement servir à soutenir le plan national suivi/contrôle et surveillance des activités de pêche ; à assurer la tenue de statistiques et le renforcement des capacités de l’autorité de contrôle sanitaire des produits de la pêche», a expliqué Julien Nkogué Békalé.
En effet, l’UE accordera au Gabon une rémunération annuelle de 1,35 million d’euros, dont 450 000 euros sont destinés au soutien de la politique de la pêche du Gabon. Les frais des propriétaires européens de navires seront augmentés. L’appui sectoriel a été augmenté de façon significative par rapport au protocole précédent, expiré en 2011.
Selon le représentant de l’UE, l’accord s’élève à plus de 450 millions de francs CFA dans le domaine structurel. «Sans compter les droits qui seront reversés par les différents opérateurs, dont les prix seront fixés par bateau et par tonne. Et cela ne concerne que la pêche du thon», a poursuivi Jean-Eric Holzapfel, soulignant que cet accord fera l’objet d’évaluations tous les 3 ans, contre 5 pour les années précédentes, afin de garantir une meilleure industrialisation du secteur.
Par ailleurs, il serait peut-être temps que le Gabon songe à développer une véritable industrie de la pêche au lieu de se contenter des recettes engendrées par la vente de ces licences et autres conventions. D’autant plus que cette manne prend souvent des destinations douteuses ou est allouée à des initiatives sans réelles retombées pour l’économie.