L’Assemblée générale d’information et de formation organisée ce samedi, par la mission internationale de la Coalition publiez ce que vous payez (PCQVP), section Afrique dépêchée à Libreville, a accouché d’une souris. La médiation internationale n’a pu réconcilier les deux camps opposés qui se sont séparés dos-à-dos après plus de six heures d’horloge de négociation.
La crise persiste au sein de la Coalition publiez ce que vous payez – Gabon. Les deux camps ont passé le temps à s’attaquer et s’accuser durant la phase de questions et réponses ayant suivi l’étape pédagogique sur la vision 20/20 qui guide la nouvelle démarche de la coalition.
Même le rappel à l’ordre des principes et des valeurs qui guident la campagne 20/20 au plan international, n’a rien pu changer de la position des uns vis-à-vis des autres. Ce qui porte à croire que la société civile est divisée sur la question de la désignation par la mission internationale de Maître Paulette Oyane (juriste), comme administrateur provisoire chargée de préparer et organiser dans un délai de trois mois la prochaine assemblée générale élective.
« La désignation de Maître Paulette Oyane ne correspond ni aux valeurs de notre Charte, ni à l’esprit de la nouvelle vision du mouvement. Ce choix relève du copinage car personne dans ce pays n’ignore que Maître Oyane appartient aux mêmes cercles de fréquentations politiques que les coordonnateurs sortants », a relevé Guy René Mombo Lembomba, le coordonateur élu le 13 juillet dernier par les membres dissidents de la coalition.
Ce dernier, soutenu par plusieurs Ong et associations, accuse la mission internationale conduite par Gilbert Maoundonodji (secrétaire international de la coalition), d’être à un moment donné, l’avocat-défenseur du coordonnateur évincé, Marc Ona Essangui, au cours des négociations.
« Nous avons arrêté un schéma avec une feuille de route et les actions à mettre en œuvre pour y arriver. Et pour ce faire nous avons demandé à chaque groupe de nous proposer deux noms des personnalités suffisamment équidistants pour pouvoir nous permettre de choisir un administrateur provisoire devant conduire la phase de transition qui va déboucher sur les élections », a expliqué à la presse, le secrétaire international de PCQVP précisant que le camp dissident a opposé une fin de non recevoir.
« On n’a clairement indiqué qu’il ne peut y avoir deux coalitions dans un pays. Et, la coalition qui est dans le pays doit avoir la reconnaissance du mouvement international, conformément à la Charte », a-t-il rappelé estimant que la mission ayant pour objective de rappeler les principes de la Charte n’a pas été un échec.
Depuis le 2 juillet 2013, vingt trois membres de la Coalition Publiez ce que vous payez Gabon, une Organisation non gouvernementale œuvrant pour les principes de bonne gouvernance et de démocratie, ont adressé, une pétition contre Marc Ona Essangui (coordonnateur sortant de la coalition), pour convoquer dans un délai de huit (8) jours, l’Assemblée générale devant examiner la situation d’exclusion du Gabon de l’ Initiative pour la transparence des industries extractives (EITI) et d’examiner également le point relatif à la « caducité du mandat » du coordonnateur sortant alors que la charte qui régie la coalition indique en son article 3.2 que « le coordonnateur est élu pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois ». Or, élu pour la première fois en 2007 et réélu en février 2009, il ressort clairement que le mandat de Marc Ona Essangui est frappé de caducité depuis février 2011. D’où l’assemblée générale du 13 juillet dernier organisée par le groupe des dissidents ayant élu, Guy René Mombo Lembomba pour succéder à M. Ona Essangui qui n’avait pas encore dit son dernier mot. Que va-t-il donc se passer entre août et septembre 2013 ? Délai accordé avant l’organisation de la prochaine assemblée générale élective de PCQVP.
Initiée en juin 2002 et appuyée aujourd’hui par plus de 300 organisations non gouvernementales, la campagne « Publiez ce que vous payez » a pour principal objectif d’aboutir à ce que les compagnies extractives (pétrole, gaz et ressources minières) publient, de façon systématique et transparente, le montant des taxes et redevances de toute nature qu’elles versent aux Etats des pays dans lesquels elles sont présentes.