Depuis en plus les esprits s’échauffent à la prison centrale de Libreville où des manquements sont tous les jours constatés qui font que ce pénitencier est loin de jouer le rôle pour lequel elle a été bâtie. Le dernier fait en date est le grabuge qui y a eu lieu le vendredi 26 juillet 2013.
Selon les personnes qui ont séjourné à «Sans famille», le célèbre pénitencier de Libreville, aucune règle en matière de respect des droits de l’homme n’y est respectée. Pis, les agents et les prisonniers s’entendent et forment même de groupuscules qui s’adonnent à des trafics divers. L’on se souviendra à ce propos de la saisie en ces lieux d’un stock de chanvre indien qui était écoulé au sein des cellules avec la complicité de certains gardes pénitencier.
Le dernier fait en date ayant poussé les prisonniers à se révolter a eu lieu le 26 juillet dernier. Selon des sources concordantes, le problème serait né d’une affaire d’argent remis à un agent par un prisonnier pour la résolution d’une affaire. Le garde pénitencier ayant pris cette responsabilité n’aurait pas exécuté la tâche pour laquelle il avait été commissionné.
Attendant en vain, le prisonnier a décidé de se faire justice. Il se serait donc rendu vers la cuisine pour faire la peau à celui qui se serait joué de lui. L’on indique qu’il est arrivé avec un engin explosif en vu d’en découdre. Constatant son énervement et l’engin qu’il détenait, il a été vite maitrisé par des gardes avant qu’une fouille des cellules ne soit improvisée.
Résultat : refus catégorique des prisonniers d’obtempérer qui envisageaient de manifester leur ras-le-bol par rapport aux exactions dont ils sont souvent victimes. A ce qui semble, les prisonniers se voient régulièrement extorquer de l’argent par les gardes prisonniers, tout comme les fouilles (les effets confisqués à leur arrivée) ne leur sont pas souvent remises. Et l’on se demande comment est-on arrivé au stade où des prisonniers envoient leurs gardes faire des courses et autres commissions.
Voilà des situations qui devraient permettre aux autorités de revoir leur stratégie en ce qui concerne la gestion des milieux carcéraux dans le pays. Car, avec les diverses contrebandes et autres détournements qui y sont signalés, on se rend bien compte que la maison d’arrêt de Libreville est très loin de jouer le rôle correctionnel, rééducatif et de réinsertion sociale pour lequel elle est érigée. Il faut agir avant qu’une tragédie n’y éclate.