Les jeunes de la province de la Ngounié (sud du Gabon) se sont réunis, le 2 août 2013 à Mouila, dans le cadre du «Forum des jeunes sur le développement local de la Ngounié», en vue de réfléchir sur le thème «Quelle est la place de la jeunesse dans le plan de développement local de la province ?».

Placé sous le patronage du président de la République, Ali Bongo Ondimba, initié par des cadres et personnalités de cette province nommées au sein des instances dirigeantes du Parti démocratique gabonais (PDG) lors du congrès d’avril dernier, le «Forum des jeunes sur le développement local de la Ngounié», mené par les jeunesses locales du PDG fait suite au Forum sur le développement local de la Ngounié tenu à Libreville le 29 juin 2013. Cette concertation des jeunes, à Mouila, avait ainsi pour ambition d’examiner les pistes et stratégies à développer, de donner l’opportunité à cette catégorie sociale, constituant 60% de la population gabonaise, de façonner leur avenir afin qu’elle puisse amplement participer au processus de développement de leur localité, mais aussi de leur pays.

Dans une salle polyvalente de Mouila archi comble, des jeunes venus des 9 départements de la Ngounié ont échangé avec leurs aînés, membres du bureau politique du PDG. Ainsi, à l’entame des assises, dans son allocution de bienvenue, un jeune de l’UJPDG a fait remarquer que les jeunes et les femmes sont les catégories les plus confrontées aux défis du monde qui change. De ce fait, une réflexion se doit d’être menée pour savoir comment faire pour leur permettre de surmonter ces défis. «Les jeunes et les femmes sont ceux qui sont le plus exposés aux chocs des fluctuations de l’économie» du fait qu’ils «sont confrontés à plusieurs obstacles relatifs à leur manque d’expérience».

Le deuxième temps fort de cette rencontre a été la présentation, par le membre du bureau politique du PDG, Serge Armand Mboula, du site internet www.langounieforte.com et du réseau social www.langounieforte.net ; deux espaces sur la toile mondiale devant faciliter les échanges entre les fils et filles de cette localité du Gabon et avec le reste du monde. Les deux sites se présentent comme des vecteurs des valeurs culturelles, sociales, touristiques et économiques des régions de la Ngounié. Le site internet, a expliqué Serge Armand Mboula, met également en exergue les projets réalisés ou en cours de réalisation dans cette province. De même pourra-t-on y découvrir des rites, traditions et croyances des peuples qui se partageant cet espace territorial.

«Au-delà du Hip-hop, les jeunes de la Ngounié doivent présenter au monde comment on chante, comment on danse, comment on plante, …dans la Ngounié», a déclaré Serge Armand Mboula, parlant du rôle de vecteur des valeurs culturelles que devra jouer ce site internet. Il s’agit donc, in fine, d’ouvrir la Ngounié sur le monde.

L’autre temps fort de cette journée été l’exposé d’un autre membre du bureau politique du PDG, Yves Fernand Manfoumbi. En partant du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), celui-ci a pu démontrer les besoins de la province de la Ngounié d’une part, et comment, d’autre part, les jeunes doivent se les approprier pour donner un sens à leur participation au changement tant souhaité. Comme lors du Forum de Libreville, Yves Fernand Manfoumbi a démontré que la Ngounié qu’ils souhaitent tous forte, peu se bâtir sur les trois piliers du Gabon émergent. En les réadaptant, les jeunes devront de ce fait participer à la matérialisation de la Ngounié industrielle, la Ngounié verte et la Ngounié des services.

Il a été noté que la Ngounié dispose de 10 % du pétrole du pays mais aussi de manganèse, de l’or et du calcaire, de parc national et autres zones touristiques. En outre, les problèmes d’énergie sont en cours de résolution avec la construction de barrage sur les chutes de l’impératrice Eugénie, notamment. Tous ces éléments mis ensemble, développés, renforceront le potentiel industriel et économique de la province, de même qu’avec ses étendues de plaine, la province peut devenir un agropole. Il faut donc de ce fait voir comment développer sur ces espaces des cultures à forte valeur ajoutée et même revenir à des expériences déjà concluantes, effectuées dans la région par le passé ; une référence à la culture du riz pratiquée il y a quelques années dans la province.

«Il faut parvenir à la transformation des produits, localement, pour parvenir à créer de la valeur. Il faut créer de la richesse. Si nous ne créons pas de richesses, il n’y aura pas d’émergence», a lancé Yves Fernand Manfoumbi à l’endroit des jeunes avant de préciser : «nous voulons une Ngounié forte dans toutes ses composantes et non seulement avec le bureau politique».

Dans une seconde manche, se servant de la Politique nationale de la jeunesse gabonaise (PNJG), récemment remise au président de la République, Yves Fernand Manfoumbi a énuméré les préoccupations des jeunes s’articulant autour de la scolarisation, de la pauvreté et du chômage, entre autres. Pour les résoudre, a-t-il souligné, il faut repenser le système d’orientation scolaire et universitaire, créer des centres de formation spécialisés, avoir une éducation de qualité et orienter la formation vers le marché de l’emploi.

A leur tour, les jeunes ont ouvert des échanges avec les membres locaux du bureau politique du PDG. Des échanges ayant pour thèmes les jeunes et la responsabilité, les jeunes et la gouvernance locale, les jeunes et l’emploi, les jeunes et la formation. Ils ont par ailleurs dénoncé les détournements de leurs projets tout en souhaitant un réel encadrement des jeunes entrepreneurs. Aussi, ces jeunes souhaitent-ils le passage de témoin entre la génération précédente et la leur, afin qu’ils puissent participer à la prise de décisions et aider activement à ce développement local qui contribuera à faire du Gabon un pays émergent. Il faut donc un véritable partenariat avec la jeunesse.

Un concert géant gratuit a été offert à ces jeunes, dans une ville de Mouila littéralement en manque de loisirs.