L’homme d’affaires Franco-marocain, Richards Attias, et son épouse, Cécilia, auraient volé la vedette à Robert Bourgi, courroie de la Françafrique, auprès des autorités gabonaises qui n’ont d’admiration et de respect que pour le célèbre couple. Charlie Hebdo, le journal satirique et pamphlétaire français, a mené l’«enquête» et livre ses conclusions avec son légendaire sarcasme.
L’on ne saurait dire comment ils sont parvenus à s’imposer et à devenir incontournables auprès du président Ali Bongo Ondimba, mais une chose est certaine : ils ont reçu le titre de «nouveaux gourous de la Françafrique», attribué, le 1er août, par Laurent Leger, journaliste de l’hebdomadaire français, satirique et pamphlétaire, Charlie Hebdo, à l’issue d’une enquête conduite sur l’ancien patron de Publicis Events Worlwide, Richard Attias, et sa femme, Cécilia, ex-Sarkozy.
Selon Charlie Hebdo, Richard et Cécilia Attias font la pluie et le beau temps au Gabon, mais aussi beaucoup de dollars au point que «même Robert Bourgi s’en plaint. Bourgi, le Jacques Foccart des années 1990, l’envoyé permanent de Chirac et de Sarkozy sur le continent noir, est en train de se faire souffler la place très recherchée de confident des potentats… et de businessman en chef au Gabon. L’ancien patron de Publicis Events Worlwide Richard Attias, et sa femme, Cécilia ex- Sarkozy, ont raflé le job. Basés à New York, «ils passent chaque trimestre plusieurs jours dans la capitale gabonaise», rapporte un habitué des grands hôtels de Libreville. L’homme d’affaires marocain — il se présente pompeusement comme un «citoyen du monde» — a par exemple organisé le centenaire de l’arrivée du docteur Schweitzer au Gabon début juillet, dîner de gala et concert à la clé. Il monte également, depuis l’année dernière à Libreville, d’immenses raouts dont il a le secret: le New York Forum Africa.»
Une idée sur laquelle revient, pour sa part, la-lettre-du-congo-mfoa.over-blog.com : «Des agences spécialisées dans l’événementiel politique surfent actuellement sur l’infréquentabilité et l’imbécilité de certains dictateurs africains, en organisant des forums internationaux à leur gloire, et en y conviant des personnalités politiques et du monde des affaires, pour se faire des couilles en or !»
Qualifiant le New York Forum Africa, Laurent Leger écrit : «de la pure langue de bois pour qui veut bien ouvrir les yeux sur l’appropriation des richesses par les dirigeants, la déforestation massive, la pauvreté… En réalité, Attias a raté la première édition d’un forum similaire à New York et s’est replié sur l’Afrique». «Il [Attias] s’est implanté dans l’Afrique des dictateurs qui ont besoin de visibilité», explique Michel Ongoundou, ancien journaliste, membre de Ça suffit comme ça!, un collectif de la société civile, cité par le satirique français.
«Officiellement, le budget pour cette rencontre au sommet permettant à des présidents, des ministres, des VIP et des chefs d’entreprise de blablater ensemble s’élèverait à quelque 5, voire 7 millions d’euros [environ 4,55 milliards de francs CFA – ndlr], dont une grosse partie irait directement dans sa poche», pronostique un expert cité par le journal. «Même les ministres ne savent pas combien ça coûte. Tout est traité en direct entre Attias et le secrétaire général adjoint de la présidence, Éric Chesnel, un Français qui a été une sorte de précepteur pour Ali Bongo», indique Charlie Hebdo avant de préciser que «l’agence chargée de la com’ d’Attias n’ayant pas daigné répondre à notre message, on n’en saura pas plus».
Selon une déduction de Charlie, entre les entretiens et les dîners avec Ali Bongo, Attias tente de faire des affaires. «Le Forum ne paie pas, ce qui rapporte, c’est l’intermédiation», décrypte pour sa part, un proche d’une société pétrolière également cité par le satirique français. «La preuve, c’est que notre boîte a été approchée par un ami de Richard Attias se faisant fort de mettre de l’huile dans les rouages avec le gouvernement gabonais. En échange, il fallait banquer, bien sûr». Et Charlie Hebdo de poursuivre : «Selon un expert, la société Gunvor, un négociant pétrolier suisse, aurait décroché un contrat au Gabon grâce à Attias, bien loin des «initiatives écologiques» prônées par le Forum Africa…»
Au regard de tout ce qui est organisé depuis un moment au Gabon en matière de distraction, à l’exemple du carnaval international de Libreville, du Libreville moto show et du récent Trophée des champions, sur lesquels la main de Richard Attias était imperceptible, on n’est tenté de croire que l’actuel détenteur de solution pour le développement économique du Gabon, fait des émules et qu’il y aurait actuellement, pour les organisateurs d’évènement, une sorte de ruée vers l’or facile du Gabon.
