Les membres de la Chambre haute du parlement ne seraient pas traités de la même manière : des disparités existeraient au sein de la grande famille des partis de la mouvance présidentielle.
Dans une correspondance adressée à la présidente du Sénat, le 18 juillet dernier, trois partis issus des Groupes parlementaires de la Majorité présidentielle pour l’Emergence se seraient plaint du mauvais traitement dont ils sont victimes depuis quelques temps.
A en croire la correspondance adressée à Rose Francine Rogombé par trois partis et coalitions appartenant aux Groupes parlementaires de la Majorité présidentielle pour l’Emergence dont le Groupe ADS, le PGCI-CLR et le RPG, certains membres du Sénat subiraient des traitements inégaux, notamment dans l’attribution des avantages de leur confère leur fonction. Ainsi, la lettre datée du 18 juillet dernier, publiée le 8 août 2013 par l’hebdomadaire Le Nganga, fait état d’une plainte de trois sénateurs qui se disent lésés par le fait que, bien qu’œuvrant pour le soutien de l’action politique du chef de l’Etat, ils semblent être mis à la touche lorsqu’il s’agit de finances, d’attributs -«écharpe, cocarde, pins»- et privilèges divers.
En effet, si les responsables des trois partis désabusés disent n’avoir «ménagé aucun effort pour remplir les devoirs de leur charge», aujourd’hui, ils se disent choqués par l’impartialité qui règne au sein de la «famille». Aussi, clament-ils : «Nous pouvons citer la disparité dans le traitement financier des groupes de la majorité. Car nous apprenons avec désolation et de source digne de foi, des informations relatives à la distribution des sommes d’argent aux seuls membres du groupe parlementaire PDG, au détriment des autres membres composant la majorité républicaine pour l’émergence.»
Pour Georges Kouely Kounet (ADS), Jeannette Ambangoye Bouka (PGCI-CLR) et Marie Rose Melighe-Me-Ngwa, il serait temps qu’un partage équitable se fasse au risque de compromettre l’avenir des groupes parlementaires et partant, celui du parti au pouvoir. D’autant plus que, selon leur source, il est fait état de gros montants alloués à certains et pas à d’autres : «3.000.000 FCFA suite au vote de la loi de finance 2012 ; 5.000.000 FCFA suite au vote de la loi de finance 2013 ; 2.000.000 FCFA pour les séances de nuit distribuée la semaine du 17 au 24 juin 2013 ; des chèques de 10.000.000 FCFA/personne courant 2012 […] Ces mêmes sources dignes de foi, indiquent que la somme de 25.000.000 FCFA/personne et des véhicules 4×4 ont été distribués à certains parlementaires». Un sacré pactole, en effet, que les trois plaignants ne voudraient rater sous aucun prétexte, quitte à ce que les liens «fraternels» unissant leurs groupes parlementaires au PDG en viennent à prendre un coup.
A cet effet, préviennent-ils en s’adressant au président du Sénat : «nous souhaitons que votre sens de l’équité prévale dans le règlement de la présente situation et qu’une réparation soit faite à l’endroit des parlementaires des autres groupes de la majorité républicaine pour l’émergence. Toute chose qui éviterait l’observance des situations de boycott, comme ce fut le cas lors de la plénière du 17 juin 2013. Aussi, […] voudrions-nous vous aviser que devant l’inobservance de cette réparation, nous nous réserverons la latitude de saisir d’autres voix pour arbitrage à savoir : la Primature, la Présidence de la République.»
Si la correspondance publiée par le journal Le Nganga est avérée, cette énième affaire qui secoue le Sénat et la Majorité jette une fois de plus le doute sur la véritable définition que se font les hommes politiques Gabonais de la fonction parlementaire.