Apeurés par l’idée de connaitre une fin d’année académique sans bourse d’études, plus d’une soixantaine d’étudiants de l’université Omar-Bongo (UOB) ont entrepris, le 12 août 2013, de battre le bitume en direction de la présidence de la République afin de solliciter du numéro gabonais, Ali Bongo Ondimba, la résolution du problème relatif à leur situation. Ils ont été stoppés par la Police nationale.
Un collectif d’étudiants de l’Université Omar-Bongo (UOB), déterminé à se faire entendre du président de la République, Ali Bongo Ondimba, pour le rétablissement de leurs bourses d’études attendues depuis six mois, a entrepris une manifestation pacifique, le 12 août à Libreville. Un mouvement de revendication vite stoppé par la police devant les feux tricolores de la station-service Arambo (ou encore de Géant CKdo) sur le boulevard du front de mer de Libreville.
Immobilisés par les forces de l’ordre, ces étudiants ont formellement pris place sur la chaussée, obstruant la circulation dans l’axe allant du ministère des Affaires étrangères vers la présidence et le lycée catholique Immaculée conception vers la présidence. Une situation qui a duré jusqu’à l’arrivée du renfort de la police anti-émeute qui interpellé les manifestants pour les conduire à la Préfecture de police de Libreville, dit Commissariat central, et à la base des Forces de police d’intervention (Fopi).
«Nous sommes étonnés de nous retrouver ici au commissariat central. Nous avons juste décidé de marcher de manière pacifique vers la présidence de République pour solliciter l’aide du président Ali Bongo Ondimba par rapport au rétablissement de nos bourses pour lesquelles les patrons de l’Agence nationale des bourses du Gabon ne semblent pas s’émouvoir, lorsque les agents de police nous ont interpellés et conduits ici», a expliqué sous le couvert de l’anonymat, une étudiante du groupe joint au téléphone par la rédaction de Gabonreview.
«Nous étions près de 70, ils ont scindé le groupe en deux, 23 ici et le reste à la Fopi. Nous n’avons pas été brutalisés, ils se sont contentés de relever nos noms et ont photographié chacun d’entre nous. Nous craignons qu’ils ne se servent de ces informations pour nous intimider et nous accuser plus tard pour des actes que nous n’aurons pas commis. Car on sait comment les choses se passent dans ce pays», a-t-elle ajouté.
La suspension de ces bourses a pourtant été désapprouvée par le président Ali Bongo. Notamment lors du Conseil des ministres du 5 juillet 2013, durant lequel, il a instruit «le gouvernement de mettre tout en œuvre afin que les étudiants en situation de réussite concernés puissent bénéficier de leurs droits à la bourse». Mais cette situation conflictuelle entre les boursiers gabonais et l’équipe dirigée par Jean-François Thardin est loin de se résoudre.