Les campagnes de sensibilisation, les emprisonnements et autres arrestations permanentes des braconniers sont loin de mettre un terme au massacre des éléphants. Pour preuve : près d’une centaine de kilos d’ivoire, 93,2
Selon l’Agence gabonaise de presse (AGP), ce sont les efforts conjoints d’une patrouille des Eaux et Forêts, de l’ONG Conservation-Justice et de la Police judiciaire du Haut-Ogooué qui ont permis de saisir cet ivoire et de mettre la main sur une bande de braconniers. Ces derniers, relève la même source, s’apprêtaient à écouler 93,21 kilos de défenses extraits sur 5 éléphants dans la bande forestière qui sépare les provinces de l’Ogooué-Ivindo (nord-est) et du Haut-Ogooué (sud-est).
En juin 2012 pourtant, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, avait procédé, du côté de la Cité de la démocratie de Libreville, à la destruction de cinq tonnes d’ivoire issues des activités de chasse illégales et saisies par les agents du ministère des Eaux et Forêts et de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Cette opération accompagnée d’autres actions de dissuasion et de sanction semble n’avoir pas donné de leçon aux braconniers.
Pour ce cas qui a nécessairement couté la vie à cinq éléphants, ce sont Rodrigue Messimo alias Obama, gabonais de 36 ans, chef de bande internationalement connu, se disant sans emploi et habitué des milieux carcéraux, Karl Boris Satoka alias Boston, gabonais de 28 ans et principal complice d’Obama, 33 ans, se disant mécanicien et Carcel Ango, concierge à l’université des sciences et techniques de Masuku qui ont été interpellés.
Notre confrère indique que si les deux premiers sont complètement impliqués dans le trafic de la dizaine d’ivoire qu’ils ont sectionnés en menus morceaux pour en faciliter le transport, le troisième larron a hébergé les braconniers à Franceville lors de leur descente avec la «marchandise» destinée à des clients se trouvant à Libreville.
«Je suis trafiquant depuis plus d’une année et j’ai conscience des risques que je prends en vendant les défenses d’éléphants. Ces ivoires m’ont été donnés en contrepartie des 2,5 millions de francs CFA que me devaient Daouda. Je pensais les revendre pour me faire rembourser», a reconnu Rodrigue Messimo alias Obama, précisant que l’opération n’a pas abouti et que, par conséquent, il assume ses responsabilités.
Les 26 morceaux d’ivoire sont passés d’Okondja à Franceville en attendant leur écoulement sur Libreville. Pour l’instant les unités des Eaux et Forêts du Haut-Ogooué n’ont retrouvé que deux carcasses des cinq pachydermes abattus.