En vue de trouver une solution aux revendications énoncées par l’ensemble des étudiants ayant battu le bitume le lundi 12 août à Libreville, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a décidé de saisir le Conseil d’Etat : une intervention qui a notamment contribué à la libération de la trentaine de manifestants interpellés et à une nouvelle réflexion sur les critères d’attribution des bourses d’études.
Arrêtés par les agents de Force de police nationale alors qu’ils manifestaient pacifiquement en direction de la présidence de la République dans le but de faire entendre leurs revendications à Ali Bongo, afin que leur situation trouve enfin une solution, le collectif des 70 étudiants de l’Université Omar-Bongo semble avoir été entendu. Peu après leur relaxe dans la journée du lundi 12 août, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a déclaré avoir saisi le Conseil d’Etat dans le but d’évaluer les différentes revendications soumises par les étudiants grévistes.
En effet, le collectif d’étudiants qui dit attendre le rétablissement de leurs bourses d’étude depuis six mois, n’a pas laissé indifférent Ndong Sima qui a décidé de prendre les choses en mains. Si pour le chef du gouvernement il est mal perçu qu’un pays connaisse des grèves à répétition pour les mêmes raisons, l’occasion offerte par la dernière sortie des étudiants devrait conduire le Conseil d’Etat, en collaboration avec l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), à réfléchir sur les normes établies par cette agence pour l’attribution des bourses aux étudiants Gabonais.
Pour Ndong Sima qui s’est rendu sur les lieux de l’interpellation des étudiants, arrêtés pour «trouble à l’ordre public», dans le but de plaider pour leur relaxe, il est anormal que des textes consciencieusement établis par l’ANBG soient soumis à de multiples et diverses interprétations, aussi bien par des fonctionnaires de l’Agence eux-mêmes que par des étudiants qui comprennent mal que certaines normes, aussi dures soient-elles, nécessitent d’être appliquées et respectées pour une certaine équité et pour la promotion du mérite.
Par ailleurs, pour les étudiants, désormais suspendus à la conclusion du Conseil d’Etat qui sera rendue public dans les semaines à venir, leur situation persiste à cause de la mauvaise foi des responsables de l’ANBG. Ils n’en veulent pour preuve que le refus de ces derniers de respecter leurs propres textes dont l’un, établi en 2010, stipule clairement que tout étudiant ayant réalisé un succès (quelque soit le nombre d’années pris pour cela ? se demande-t-on) est en droit de demander le versement sans condition de sa bourse. Pour Jean François Thardin, directeur général de l’Agence incriminée, relayé par le site d’information Koaci, il y a sans conteste une mauvaise interprétation des textes par les étudiants, si ce n’est (là aussi) une preuve de la mauvaise foi de ces étudiants.