A l’approche de la commémoration, le 17 août, du 53e anniversaire de l’accession du Gabon à l’indépendance, le citoyen circulant sur les différents axes de la capitale gabonaise ne peut qu’être frappé par un contraste pour le moins déplorable.

En se promenant dans la ville, l’on s’aperçoit très vite que depuis des semaines, des ouvriers s’activent pour donner du lustre à la façade maritime de Libreville, notamment le boulevard de l’indépendance dit du bord de mer et le boulevard Triomphal Omar Bongo. Ces axes routiers ont bénéficié des plus beaux atours en prélude à la célébration de la fête de l’indépendance, le 17 août 2013.

Sur ces tronçons, des ouvriers s’activent de jour comme de nuit pour apporter un touche spéciale qui offre au premier venu un air d’une ville propre, saine et agréable à vivre. Des rebords des trottoirs sont peints en rouge et blanc, des néons design sont disposés sur les poteaux d’éclairage public quand ce ne sont pas des guirlandes aux couleurs du drapeau national. Au-delà, d’autres travailleurs balayent en permanence pour curer la moindre saleté pouvant nuire un instant à l’objectif de propreté visé.

On comprend alors aisément que ces endroits ont plus d’importance que d’autres. Il s’agit bien des lieux qui abriteront les festivités officielles de ce 53e anniversaire de l’indépendance du Gabon. Et à coup sûr, le pays attend des visiteurs et invités de marque qu’on ne voudrait pas frustrer par un paysage des plus sinistres. Voilà pour le côté cour.

Côté jardin, le Gabonais lambda traine de plus en plus à travers les tas d’immondices qui s’amoncellent dans les quartiers. En faisant un tour dans ces zones excentrées du centre de la ville, on se rend vite compte qu’il y a un réel problème d’insalubrité. Les déchets trainent de toute part tandis que la poussière gagne davantage les rues, saison sèche aidant. Et l’on se demande pourquoi un tel contraste entre le centre de la ville et ses localités périphériques.

La principale société de collecte des ordures du Gabon, la Société de valorisation des ordures du Gabon (SOVOG) semble dépassée par la tâche qui lui échoie. Et l’on invoque le manque criard de matériel roulant pouvant assurer efficacement le ramassage. Toute chose qui a fait dire depuis un moment que le gouvernement gabonais a pris des parts au sein de cette entreprise. Mais, l’on semble encore bien loin d’apercevoir le bout du tunnel.

Pour sa part, le Porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Billié By Nzé, a indiqué lors d’une conférence de presse que les axes sur lesquels le défilé allait avoir lieu ont été privilégiés par rapport à ce grand événement national tout comme en France, à l’occasion du 14 juillet, les Champs Elysée sont mieux entretenues que d’autres arrondissements de Paris.

Il est donc à espérer que les hôtes du Gabon pendant la fête nationale ne traversent pas les frontières établies par le protocole pour se plonger au cœur des quartiers où ils risquent de déchanter face aux amas d’ordures et à un état d’insalubrité sans commune mesure avec le parcours balisé du comité d’organisation de cet évènement.