Décidément, les agents gabonais des forces de l’ordre ont un problème avec les caméras, si n’est du mépris pour le travail des journalistes. Au nombre des déboires vécus par les journalistes à travers le pays, on note que les reporters de la chaîne de télévision privée «Génération nouvelle télévision» (GNtv) ont été victimes de maltraitance, le mercredi 14 août, pour avoir filmé la tribune officielle du bord de mer.
En raison d’un trop grand zèle des agents de la Garde républicaine (GR), le cadreur et le journaliste de GNtv n’ont pas pu faire convenablement leur travail. Pis, les malchanceux, considérés comme «trop curieux», auraient été conduits, le 14 août 2013 à 14 heures à la permanence de la GR, et leurs contacts ainsi qu’une photocopie de leur carte professionnelle respective ait été requise dans l’objectif de leur faire passer l’envie de recommencer.
La faute commise par les confrères ? Avoir filmé «sans autorisation» les travaux de réfection de la tribune officielle, sise au bord de mer de Libreville qui, en plus d’être un édifice public intéresse la corporation, particulièrement à la veille de la fête nationale de l’indépendance. Les agents de la GR qui n’ont sans nul doute pas bien perçu l’utilité de filmer ces travaux, auraient tout aussi oublié l’abandon subi par la même tribune en dehors des fêtes et autres célébrations.
En effet, si les raisons évoquée par les hommes d’armes qui, aussitôt après avoir interpelé les confrères de GNtv, ont effacé les images prises sur les lieux, sont d’ordre sécuritaire, les en blâmer serait simplement injuste et irrationnel. Mais justifier l’interpellation et la «mini séance interrogatoire» rapportée par le site d’information Koaci.com par le fait que les images prises, mieux, le travail du journaliste et son cadreur a été «fait non loin du palais présidentiel» qui lui, chacun en convient, ne peut être filmé sans autorisation pour la sauvegarde de la sécurité nationale.
Ainsi, hôpitaux, aéroports, institutions étatiques et autres édifices publics interdits à toute prise d’images, l’on se demande comment le pays compte valoriser son infrastructure à l’extérieur. Ou alors les agents des forces de l’ordre gabonais, supportant difficilement la vue des caméras ou même d’un simple téléphone portable, auraient-ils autre chose à cacher ? Qu’à cela ne tienne, il serait bien venu que chacun respecte enfin le travail de l’autre sans trop de zèle.