Le célèbre humoriste gabonais, Omar Défoundzou dont la renommée dépasse désormais les frontières nationales a accordé à l’AGP une interview exclusive dans laquelle, il dresse le bilan du 3ème Festival de l’humour africain qui s’est déroulé du 30 juillet au 6 août dernier à Libreville.
Omar Defunzu : ’Je tiens d’abord à saluer les lecteurs et Gabon Matin, je suis Omar Defunzu le directeur artistique du Festival international de l’humour africain (Fiha). Il faut dire que l’idée de créer le Fiha a commencé à germer en moi en 1998, lorsque j’ai appris qu’il y avait des festivals qui se tenaient à travers le monde particulièrement en Afrique, je me suis dit qu’il fallait aussi que je crée un évènement similaire qui ferait en sorte que les humoristes se retrouvent chaque année pour échanger, afin d’offrir des spectacles aux populations du Gabon pour qu’elles ne soient pas en marge des évènements humoristiques. Au départ j’avais baptisé cela ‘’les grandes nuits du rire’’ puis, en 2008 l’année à laquelle nous avons organisé le premier festival je l’ai appelé le Festival de l’humour de Libreville étant donné que je voulais donner un caractère continental je l’ai à nouveau baptisé Festival international de l’humour africain (FIHA)’
Présentez-nous un peu l’organisation et le fonctionnement du festival : Cet évènement est chapeauté par moi entant que directeur artistique, nous avons un coordonateur, administrateur général, un régisseur, un responsable de la communication en l’occurrence Patrick ainsi que celui de la logistique sans omettre le trésorier. Chaque responsable s’est assigné les services de deux autres personnes pour l’assister dans les missions qui lui sont dévolues.
Quel bilan faites-vous de cette troisième édition : Au regard de l’engouement que cela a pu susciter notamment l’affluence et la mobilisation lors des trois dates du festival au niveau national et international, je peux d’ores et déjà dire que c’est un bilan positif. Au plan organisationnel s’est fut également une réussite compte tenu du fait que si ce volet n’aurait pas tout mis en œuvre l’évènement n’aurait jamais pu mobiliser autant de monde. Cela dit, sur tous ces aspects je pense que le bilan est positif. Au plan financier, je vous signale que le Fiha contribue à hauteur de 70%. Et jusqu’à cette troisième édition nous ne sommes pas encore rentré totalement dans nos compte. Mais je crois que pour nous le plus important c’est d’avoir pu offrir aux Gabonais des spectacles d’envergures et pour cela nous sommes parvenus.
Que deviendront les humoristes débutants qui ont pris part à vos ateliers d’écritures et d’interprétation ? : Il faut déjà relever que ces artistes sont des habitués de l’émission ‘’éclat de rire’’ diffusée sur la première chaîne de télévision. Nous les suivons pour en faire d’eux des grands humoristes de demain. Je pense que même après le Fiha qui est une activité ponctuelle, l’émission éclat de rire va leur permettre chaque moment de l’année de se faire connaitre tout au moins d’exister. Nous allons continuer à les encadrer tant sur le plan de l’organisation de leur carrière afin qu’elle soit digne de ce nom. Ceci avec la collaboration de toutes les personnes qui travaillent autour de ce projet, car je pense que l’humour comme toute les expressions artistiques ce n’est pas une course de vitesse mais plutôt de fond c’est celui qui a plus de souffle qui va arriver au bout de la course. Vous envisagez professionnaliser le métier d’humoriste, quelles sont les stratégies que vous comptez mettre en œuvre pour y arriver ? : Je vous informe que l’humour est désormais professionnalisé au Gabon parce que moi j’en suis un exemple et depuis 2008 je ne vis que de ça. J’avoue que plusieurs personnes me demandent si je ne fais pas autre chose hormis cela, je suis fier de leur dire que je ne fais que de l’humour. C’est du moins toutes ces petites stratégies que je voudrais partager avec mes frères qui veulent bien embrasser cette carrière. Nous sommes entrain de tout mettre en place pour pouvoir professionnaliser ce noble métier, l’étendre au plus grand nombre d’humoristes. Aujourd’hui, beaucoup pèche du fait de l’absence d’une véritable organisation ou du suivi de leur carrière. C’est la raison pour laquelle, lors de nos ateliers hormis le travail d’écriture et d’interprétation nous nous sommes appesantis sur le volet management artistique afin que chaque humoriste puisse mettre en pratique les enseignements afin de mieux gérer sa carrière. Quels sont aujourd’hui les nouveaux défis du Fiha ? : Notre nouveau défi aujourd’hui consiste à maintenir ce cap grâce à la population gabonaise qui nous accompagne et les média aussi comme vous dans votre travail de vulgarisation de l’information, sans oublier le ministère de la culture qui nous a accompagné dans cette troisième édition ainsi que nos partenaires. Nous avons comme ambition de réaliser tous les objectifs que nous sommes assignés lors de la création de ce festival, c’est-à-dire tisser des partenariats avec les organisateurs des festivals qui se déroulent au sein des autres pays et c’est d’ailleurs ce qui est entrain d’être fait. La prochaine édition nous aurons des humoristes qui viendront de la France et du Canada. Nous souhaitons également que cet évènement demeure vu que nous voulons la léguer à postérité et qu’elle soit une référence sur le plan continentale en matière d’évènement humoristique. Nous allons aussi tirer les enseignements de ces éditions pour que ce qui n’a pas marché puisse bien voire mieux marcher’’.