Après quelques «réprimandes» à l’endroit du dirigeant gabonais à cause de sa gestion du pays, les Etats-Unis, par l’entremise du secrétaire d’Etat, John Kerry, ont adressé une correspondance officielle à Ali Bongo ainsi qu’à son peuple en vue de les féliciter au moment de la célébration du 53e anniversaire de l’indépendance du Gabon. Une courtoisie qui suscite tout de même plusieurs interrogations.
Décidément, les relations entre le pays de Barack Obama et celui d’Ali Bongo sont difficilement compréhensibles. Si l’on se souvient des nombreuses réprimandes adressées par les Etats-Unis, pays dit de liberté et de démocratie, au Gabon, notamment à l’endroit de ses dirigeants à cause de leur gestion dite «scandaleuse» du pays et leur prétendu irrespect des normes internationales en termes de protection de la dignité humaine, aujourd’hui, tout semble avoir été oublié, effacé pour la préservation des liens «amicaux» entre les deux pays.
On se souvient, en effet, que le département d’Etat des Etats-Unis, dirigé alors par John Kerry, nouvellement investi au poste, avait publié, le 24 avril dernier, un rapport peu enchanteur pour le Gabon sur la situation des droits de l’Homme au Gabon. Un rapport qui n’avait pas ménagé le pouvoir et la gestion d’Ali Bongo qui pourtant, disait se battre «de toutes ses forces» pour le rétablissement de la dignité du pays.
Parfaitement établi dans ses fonctions de secrétaire d’Etat, John Kerry, le même, a tenu à féliciter par voie de presse le Président de la République gabonaise pour ses efforts entrepris depuis son accession au pouvoir. Il entend de ce fait renforcer les liens entre les deux nations. Ainsi, à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance du Gabon, les autorités américaines ont déclaré que leurs relations avec Libreville étaient plus fortes, tout en exprimant leur détermination à continuer à travailler avec ce pays d’Afrique centrale. C’est du moins ce qui est lisiblement indiqué dans un message, repris par l’agence panafricaine de presse (PANA), adressé à la Présidence gabonaise en fin de semaine écoulée.
«Notre relation s’est renforcée au fil des années dans le cadre de notre engagement mutuel pour la préservation de l’environnement et la stabilité de la région», a déclaré le secrétaire d’Etat américain, John Kerry. S’agirait-il donc uniquement de la politique du Gabon dans le domaine de la préservation de la nature ? Chiche, alors ! Aussi, avoir omis d’évoquer nommément les avancées du pouvoir en place dans le domaine du respect des principes démocratiques, ne relèguerait-il pas les relations USA-Gabon au seul rapport économique ?
Qu’à cela ne tienne, dans sa correspondance officielle, John Kerry a déclaré : «Alors que vous célébrez ce jour important la fête de l’indépendance, les Etats-Unis s’associent à la République du Gabon et nous espérons pouvoir continuer à travailler ensemble pour un avenir meilleur et plus prospère.»