«Conduire sans alcool c’est sauver sa vie et celle des autres», clamaient les membres du Rotary Club de Libreville en remettant, en juillet dernier, au directeur général de la sécurité routière, un don d’une centaine d’éthylotests, lançant par la même occasion une campagne de sensibilisation contre un ensemble de comportements au volant. Quelques semaines après cette initiative, un accident de route coûte la vie à deux jeunes gabonaises, ce qui laisse penser que le Gabon a véritablement besoin d’un nouveau moyen de contrôle routier afin de limiter le nombre de morts déjà très élevé.
Deux jeunes femmes, Gerda Rony Mezo’o Mba et Ornella Ngoye, âgées respectivement de 23 et 25 ans, ont péri dans un accident de la circulation, ce lundi 19 août à 2 heures du matin, sur le boulevard de l’Indépendance (Bord de mer) à Libreville. Le véhicule à bord duquel elles se déplaçaient, un Toyota de type Avensis, a percuté un plot de béton placé sur le terre-plein après avoir raté le tournant jouxtant l’ex-hôtel Dialogue. Selon les témoins arrivés sur les lieux de l’accident quelques temps après, le choc a été si violant que le véhicule se serait coupé en deux, faisant passer de vie à trépas, les deux jeunes femmes qui avaient pris place sur le siège arrière. Le chauffeur, Jésus Devaincy Mekoko Bamba, un étudiant de 23 ans, et son compagnon, Junior Okoumba Ondemé, 25 ans, ingénieur des Eaux et Forêts, en sont sortis indemnes.
Selon des témoignages concordants, les quatre jeunes gens revenaient d’une virée nocturne intra muros. C’est en tentant de regagner leur domicile que le drame s’est produit. «Le chauffeur a pris le véhicule de son père à l’insu de ce dernier pour aller se divertir avec des amis», a confié un proche des victimes de l’accident aux agents de police. Un malheur n’arrivant jamais par hasard, les premiers éléments de l’enquête relèvent que le conducteur présentait une haleine avinée après l’accident.
Dans le but de débarrasser la voie de l’épave morcelée du véhicule qui jonchait la chaussée, les sapeurs pompiers sont intervenus tard dans la nuit. Le chauffeur a été interpellé puis placé en garde à vue à la préfecture de police de Libreville. Une excellente chose.
Mais au regard de l’ampleur de l’accident et notamment de la perte des deux jeunes dames, il convient de s’interroger sur la véritable sécurité offerte par les routes de la capitale, mais surtout sur le contrôle exercé par les agents des forces de police ou de la gendarmerie nationales de Libreville aux abords de celles-ci. Il serait bien venu que des contrôles plus minutieux soient faits pour les conducteurs et ne pas se contenter de vérifier les documents ou de fouiller les coffres arrière des véhicules sans véritable raison apparente, mais plutôt de procéder également par le biais d’éthylotests dans l’objectif de limiter les cas de décès suite aux accidents de la route causés par le fait des conducteurs ivres. Même si l’insouciance et l’irresponsabilité des uns et des autres demeure encore le principal adversaire dans le combat contre les accidents de la route au Gabon.