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Maurel & Prom et le scandale oublié du champ d’Onal

pollution-petroleLes affaires semblent marcher pour la compagnie pétrolière Maurel & Prom (M&P) qui, grâce au Gabon a pu rattraper cette année son retard. Mais que dire de la santé des populations gabonaises, et notamment de celle des riverains du champ d’Onal dont l’un aurait trouvé la mort en août 2012 à cause de la supposée pollution sur le site ?

Une année après le décès d’Etienne Nze, chef du village Ntchoua, l’action et l’attitude parfois méprisantes de Maurel & prom (M&P) à l’endroit des populations vivant près du Lac Ezanga, dans le canton des lacs du Sud, ont été révélées au grand jour, suscitant ainsi de la part de plusieurs organismes nationaux et internationaux, protecteurs de l’environnement, de fortes critiques. Si la compagnie pétrolière dont la production brute des champs gabonais a augmenté de plus de 36% par rapport au premier semestre de l’année 2012, se défend aujourd’hui de toutes les attaques qui lui sont adressées, pour les populations riveraines du champ d’Onal, il est évident que l’exploitation de leur sol par M&P a pour conséquence de les «empoisonner», «ceci depuis le premier coup de pioche au chantier jusqu’aujourd’hui où le champ crache actuellement des gaz de torchères et 26.000 barils/jour, avec des prévisions euphorisantes à 40.000 barils/jour en 2015», comme en convient le mensuel Croissance saine environnement (CSE), dans sa livraison d’août 2013.

En effet, M&P, malgré ses belles prévisions et son investissement entrepris dans certains domaines en vue de laver son image, semble avoir bien du mal à convaincre que son action n’est que d’ordre économique et financier. Tant et si bien que ses dirigeants, à l’instar de Patrice Tauzia, oublient parfois que le champ d’Onal fait bel et bien partie du pays dans lequel leur compagnie a les meilleures affaires. Les riverains du champ que Tauzia situé «au milieu de nulle part» se plaignent désormais des déchets issus de l’activité pétrolière de M&P, et en appellent à l’intervention des autorités gabonaises.

Des déchets qui seraient constitués, pour la plupart, des différents affluents, des ordures ménagères, des chutes et des résidus industriels qui seraient polluants pour la rivière Mvoul qui, lui, se jette dans le lac Ezanga. Depuis lors, indique CSE, «jamais de mémoire de lacustres, depuis l’exploration puis l’exploitation du champ d’Onal, des maladies gastriques et diarrhéiques n’ont été aussi fréquentes que nombreuses jusqu’au décès en août 2012 d’un notable, […] dans l’indifférence inqualifiable de «l’entreprise citoyenne» qu’est M&P. Quel comble que des populations riveraines du champ d’exploitation d’une entreprise [dite] citoyenne meurent en consommant l’eau de leur milieu naturel.»

Pour de nombreux riverains vivant près du site d’exploitation de M&P, le quotidien est de plus en plus difficile et la consommation de certains produits vivriers issus de l’un des deux regroupements de villages ne se fait pas sans inquiétude et sans risque. Même le poisson pêché dans certaines rivières à proximité du champ sentirait le pétrole. Ainsi, saisi de l’affaire, l’Observatoire de promotion du développement durable des produits et services des industries du Gabon (Oddig) souhaite faire intervenir le ministre Étienne Ngoubou dans l’objectif de règler la situation des populations riveraines du canton des lacs Ezanga, conformément à la loi 16/93 du Code de l’environnement relative à la protection et à l’amélioration de l’environnement qui donne à ces populations le droit d’intenter des poursuites judiciaires et, à terme, obtenir un dédommagement. Même si, on en convient, la trop belle prospérité de la compagnie pétrolière, ces derniers temps, amplifiera davantage l’indifférence des dirigeants de Maurel & Prom.

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