Le président de l’Union des forces pour l’alternance (UFA), Jules- Aristide Bourdes Ogouliguende, a demandé, mercredi au cours d’une conférence de presse, une nouvelle rencontre avec le ministre de l’Intérieur et l’ensemble des acteurs concernés par l’enrôlement sur les listes électorales biométriques afin de corriger les manquements constatés sur les sites de Libreville et de l’intérieur du pays.
‘‘Partout où nos équipes sont passées, la vérification du processus nous a permis d’établir qu’un citoyen pouvait s’inscrire plusieurs fois sans problème’’, a indiqué le président en exercice de l’UFA, Jules Aristides Bourdes Ogouliguende s’indignant ‘’de ce que le Ministère de l’Intérieur, mais surtout Gemalto, fournisseur de la solution Coesys, utilisée pour gérer l’enrôlement, se sont abstenus d’empêcher les inscriptions multiples, au moment de l’enrôlement’’.
‘’Ce qui est grave dans la mesure où la biométrie a été mise en place pour lutter contre les inscriptions et les votes multiples, a déclaré M. Ogouliguende qui soutient ‘‘ le ministre de l’Intérieur et Gemalto ne peuvent nier ce constat’’.
Selon M. Bourdes Ogouliguende ‘’ce constat découle des rapports parvenus à la coalition, UFA suite aux prospections de leurs émissaires qui ont sillonné les provinces de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, et du Woleu-Ntem, dans le but de compléter les premières informations obtenues lors de la sortie du mercredi 7 août’’.
Le président en exercice parle ‘’d’enrôlement sans pièces non légalisées et quelques fois sans pièce d’état civil ; fréquents problèmes techniques à l’origine des lenteurs importantes pour l’enrôlement des citoyens qui se décourageraient devant de longue fil d’attente’’. Dénonçant les manœuvres du parti démocratique gabonais (PDG)
‘’Des navettes de bus remplis d’individus et affrétés selon l’UFA, par des membres du PDG font des rotations entre l’intérieur du pays et Libreville pour y déposer des citoyens venant s’enrôler dans des localités dont ils n’ont souvent aucun lien, conformément aux dispositions de l’article 48 du code électoral et les défaillances du système mis en place par Gemalto pour gérer les doublons’’, a révélé M. Boudes Ogouliguende.
‘‘Nous comprenons mieux l’embarras et les dénégations feintes du pouvoir quand il fallait expliquer la coexistence des deux projets Iboga et Pibog. La réalité est là, les inscriptions multiples sont toujours possibles et avec elles, le seront certainement les votes multiples’’, a affirmé le président de l’UFA appelant par conséquent l’opérateur à ‘’se conformer à la loi 1/2011, relative à la protection des données à caractère personnel et de produire conformément à l’article 64 de ladite loi une déclaration publique écrite sur son engagement à respecter les lois en vigueur’’.
Pour répondre à ces manquements, l’UFA propose et demande donc une nouvelle rencontre qui devra prendre en compte tous les acteurs impliqués dans le processus de mise en œuvre de la biométrie et de faire le point sur les erreurs enregistrées actuellement sur le terrain et de les corriger.
Toute chose qui permettra, selon ces responsables, de recadrer les pratiques dans l’opération d’enrôlement et d’élaguer d’énormes risques de bourrage des listes électorales et par là, garantir la transparence des élections.
L’UFA demande, par ailleurs, que ‘’les garanties explicites soient données sur le stockage des données de l’enrôlement et sur le traitement de celles-ci, conformément aux articles 45, 53,55 de la loi 1/2011’’.
Le président Ogouliguendé souhaite ‘’la présence de tous les partis politiques, d’experts informatiques agréés et celle des représentants de la commission pendant la durée du traitement jusqu’à la sortie des listes électorales et des cartes d’électeurs’’.