A l’exemple de Michelle Obama qui s’investi aux Etats-Unis, en faveur de l’introduction de la formation culinaire dans les établissements d’enseignement de son pays, et face à la recrudescence, au Gabon, du taux d’individus atteints de maladies dues à la malnutrition, de nombreux Gabonais en appellent désormais à l’implication de Sylvia Bongo, en sa qualité de Première Dame. La femme de cœur qui, à travers sa fondation œuvre sans relâche pour le bien des Gabonais en difficulté, fait aujourd’hui l’objet d’invite de la part de Bruno Ben Moubamba de l’UPG.
Excédé par le nombre de plaintes émis par des Gabonais victimes de maladies occasionnées par la malbouffe, et au regard de l’implication peu probante du ministère de la Santé qui est loin de multiplier les campagnes de sensibilisation auprès des populations encore terrées dans des habitudes destructrices, Bruno Ben Moubamba en appelle à la Première Dame. A travers son blog, le secrétaire politique de l’Union du peuple gabonais (UPG), Bruno Ben Moubamba souhaite attirer le regard des autorités, et notamment celui de Sylvia Bongo Ondimba, sur un phénomène de santé précis : l’obésité.
«Il serait temps de faire des campagnes qui favorisent une alimentation moins riche en graisse et en sucre. Parce qu’avec des forces de sécurité qui ont ce genre de ventre, il ne faut pas s’étonner que l’ex-rébellion Seleka de Centrafrique n’aient fait qu’une bouchée de nos valeureux bérets rouges voici quelques mois à Bangui», a indiqué Bruno Ben Moubamba, un brin moqueur.
Considéré en effet par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial, l’obésité est devenue un fléau. A tel point que l’Organisation relève que 65% de la population mondiale habite dans des pays où le surpoids et l’obésité tuent plus de gens que l’insuffisance pondérale. Un phénomène qui n’épargne pas le Gabon, classé 7e sur les 148 pays où la population a du mal à se nourrir convenablement, selon l’agence internationale de sondage Gallup. Pour Ben Moubamba, il convient que des personnalités s’impliquent sans crainte et comprennent les priorités
«Mme la Première Dame, personne n’est contre vos danses du 17 août en compagnie de l’oligarchie mais vous devriez penser à appeler comme Michelle Obama au développement de l’éducation au goût car seuls les consommateurs informés et conscients de l’impact de leurs choix sur les logiques de production alimentaire peuvent devenir des coproducteurs d’un nouveau modèle agricole, moins dépendant des produits importés trop caloriques, moins lié à la cuisine huileuse ouest-africaine et plus respectueux du vivant, produisant des aliments bons, propres et justes. Mais bon, votre époux va mal le prendre comme d’habitude et vous ne ferez rien. Les Gabonais auront compris et c’est déjà ça !», écrit, pince-sans-rire, l’ancien candidat à l’élection présidentielle au Gabon.
Justifiant son appel en convoquant les nombreuses richesses dont dispose le pays, il apparaît pour Ben Moubamba que «tout est prêt pour que Sylvia Bongo s’adresse aux adultes ou aux enfants, qu’elles que soient les habitudes alimentaires des Gabonais.» Pour lui, «peu importe [les clivages politiques ou toutes les autres formes de distinction entre les parties], toutes les bonnes initiatives doivent véhiculer la même chose : le retour du goût, des bons produits, et du meilleur pour notre santé, au gré des saisons. […] Et si le gouvernement a annoncé son soutien à l’agriculture de proximité, mais que fait la Première Dame du Gabon pour la sécurité alimentaire des Gabonais ?»