La Banque nationale de Paris (BNP Paribas) multiplierait les stratégies pour augmenter ses parts au sein de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (Bicig). Face à l’impassibilité des autorités du Gabon qui détient un peu plus de 26 %, la BNP s’attaque désormais aux porteurs privés.
L’affaire n’est pas nouvelle. Pourtant ses répercussions pourraient s’avérer négatives pour le Gabon, aussi bien pour son économie que pour son poids au sein de la zone Cémac et sa réelle possibilité à se poser en véritable acteur de son propre développement. Si du fait d’un regain d’honneur, Ali Bongo avait été sollicité, il y a quelques années, pour dissuader le ministre l’Economie de l’époque d’accepter de céder les parts du pays à la BNP Paribas au sein de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (Bicig), aujourd’hui, le Gabon pourrait bien perdre le contrôle de la Banque au profit du groupe français.
Depuis quelques années, il apparaît évident, pour de nombreux experts de la finance, que la Banque nationale de Paris (BNP Paribas) souhaite, dans un avenir proche, rafler le nombre d’actions le plus important au sein de la Bicig, l’une des ses nombreuses filiales à travers l’Afrique. En effet, l’établissement bancaire français qui détient à ce jour un peu plus de 51% des actions de toutes ses filiales africaines en dehors du Gabon, négocie depuis son entrée dans les actifs majoritaires de la Bicig, le contrôle de ladite banque dans le but d’imposer au sein de celle-ci ses propres principes.
Avec 47% du capital à ce jour, BNP Paribas souhaite désormais passer à la vitesse supérieure dans l’objectif de s’approprier, de manière officielle, le contrôle de la Bicig dans lequel l’Etat gabonais détient un peu plus de 26% des parts. Une portion non négligeable qui nécessite donc que des stratégies en vue de conserver cet acquis voire de l’améliorer en acquérant davantage d’actions.
Il apparaît cependant que les autorités gabonaises ne semblent plus véritablement s’intéresser à l’établissement bancaire. Ceci, personne n’en doute, pourrait occasionner la perte de sa relative autorité au sein de cet établissement et la baisse conséquente de son pouvoir de décision, d’autant plus qu’il ne reste au groupe français que l’acquisition de quelques 4% de part d’actions qui lui conféreront de fait de disposer du droit de décision au sein de la Bicig, indique le journal Echos du nord du 26 août 2013, qui rappelle par ailleurs que BNP Paribas tente désormais de s’intéresser aux porteurs privés, détenteurs de 26% d’actions environ, pour ne plus être confrontée au refus de l’Etat gabonais.
En effet, indique-t-on, si BNP Paribas poursuit sa lancée dans l’achat des actions à tour de bras auprès des porteurs individuels, c’est que le groupe français ambitionne d’imposer sa propre stratégie de management afin de conquérir, à sa façon, le marché gabonais qui, bien qu’en apparence «petit», offre des marges de croissance assez intéressantes. A tel point qu’on assiste depuis 2011, selon Jeune Afrique, à un regain des investissements et la hausse de la demande de crédits.
Le Gabon, représenterait 228.000 comptes pour une population estimée à environ 1,5 million d’habitants, avec des placements bancaires de l’ordre 1,1 milliard d’euros, soit une hausse soutenue de +52,8% depuis deux ans, selon l’Association des professionnel des établissements de crédits (Acep). Une somme d’avantages dont veut exclusivement bénéficier BNP Paribas : ce que le Gabon ne semble pourtant pas lire à travers la détermination du groupe bancaire français.