On est certes bien loin des 20% initialement prévus mais tant qu’à faire, Siat Gabon va introduire, le 3 septembre prochain, 5,5 % de son capital à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), à Libreville.
Selon jeuneafrique.com, pour éviter que l’opération lancée fin mars ne se solde par un échec, Pascal Houangni Ambouroué, directeur général de la place boursière gabonaise, et Rafaël Tung Nsue Bilogo, président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), ont accepté une dérogation à la règle qui veut qu’au moins 20% du capital soit coté pour qu’une introduction soit valide.
«À la BVMAC, on se réjouit malgré tout de pouvoir enfin lancer le compartiment actions, et on assure qu’une autre introduction est déjà dans les tuyaux pour l’année prochaine : la Société africaine de recherche pétrolière et de distribution (Congo) envisagerait une ouverture de son capital sur la place», poursuit le média en ligne. De son côté, Pierre Vandebeeck, le patron de Siat, est loin d’être satisfait. Il n’exclut pas un deuxième listing à Maurice, au Nigeria, au Royaume-Uni ou même en Côte d’Ivoire.
L’introduction de Siat Gabon à la BVMAC a connu, dès son annonce de multiples protestations de la part d’un grand nombre d’experts des marchés boursiers. Une controverse que la société spécialisée dans le palmier à huile, l’hévéa et l’élevage avait minimisée pensant que ses détracteurs abandonneraient quelques temps après. C’était sans compter la promesse de «sabotage» annoncée par Théodore Edjangué, le président de la Commission des marchés financiers (CMF), régulateur du marché boursier camerounais.
A cela s’ajoute des insuffisances imputables à BGFI Bourse, pour qui cette introduction constituait une première dans le genre. Selon un banquier camerounais relayé par l’hebdomadaire Jeune Afrique, «la période de souscription [initiale] était trop courte et la valorisation [28 500 F CFA, soit 22 euros] excessive». Et encore, rapporte le même banquier, l’approche de BGFI Bourse a été «mauvaise» avec un travail de lecture de marché «insuffisant».