La transformation en lieu futuriste de l’ancien port de Libreville, le Port-Môle, devrait incessamment démarrer. D’un coût de 58,8 milliards de francs CFA, la première partie du projet consiste à gagner 340 000 m² de surface sur les eaux du komo ; une prouesse confiée à une entreprise chinoise qui a déjà réalisé l’aéroport sur l’eau de Macao.
Annoncé le 10 octobre 2012 par Henri Ohayon, alors Directeur général de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), le projet de marina autour du Port-Môle de Libreville va démarrer. Les automobilistes habitués de cette zone du front de mer constatent déjà la construction d’une palissade de chantier et le dépôt de quelques containers sur le petit débarcadère de pêche artisanale en face de l’ex-Fondation Jeanne Ebori.-
Si le gestionnaire du projet est connu pour être Bechtel, entreprise américaine coordonatrice de l’ANGT, une source digne de foi indique que le projet a échu à China Harbour Engineering Company Ltd. (CHEC), filiale de China Communications Construction Company Ltd (CCCC). La CHEC aurait remporté, en mai dernier, un appel d’offres presque confidentiel, lancé le 17 décembre 2012 pour l’attribution de ce chantier de 120 millions de dollars (environ 58,8 milliards de francs CFA). Des sociétés comme Boskalis, Dredging International et Acciona avaient également participé à cet appel d’offres international.
D’une d’une durée totale de 360 jours, ce projet qui devrait être livré le 7 novembre 2014, comporte deux phases. La première consiste à réaliser un remblai qui permettra de gagner sur la mer une surface de 340 000 m². La seconde phase consistera à remettre en état la «structure hydraulique», selon l’expression de la source sus mentionnée. On croit comprendre qu’il sera question de nettoyer le fond marin de tout le plan d’eau concerné par ce projet de marina qui englobe toute la vallée Sainte-Marie. L’entreprise chinoise devra également procéder à la rénovation de la digue de 200 m servant d’embouchure à la rivière qui jouxte l’ancien hôpital Jeanne Ebori et détruire les épaves de 5 navires coulés dans la zone concernée.
Annonçant ce projet en octobre dernier, Henri Ohayon avait en effet expliqué que l’ancien port situé en face de la cathédrale Sainte Marie de Libreville, le Port-Môle, qui occupe aujourd’hui 4 hectares, allait être transformé en un lieu futuriste. L’ex-directeur de l’ANGT annonçait alors qu’il serait question de gagner 604 mètres sur la mer pour une largeur sur la berge de 1250 m. Pour ce faire, le lit de l’Estuaire du Komo devrait être dragué, son sable pompé, projeté sur la rive et bloqué par des digues pour créer une terre ferme solide. Outre les quais pour accueillir des navires et autres bateaux de plaisance, cette marina comportera également un marché de pêche, des espaces de shopping et un centre de conférence pouvant contenir entre 7 500 et 10 000 personnes. Joyau de la couronne : une île surmontée d’une sculpture géante, sera érigée au large et reliée à la terre ferme par une sorte de route-jetée. Elle abritera le Centre culturel du Gabon auquel sera adjoint le Ciciba.
Spécialisée dans la construction d’infrastructures de base, le génie maritime, le dragage et la remise en état des ponts, routes, chemins de fer, aéroports et autres ouvrages, CHEC est notamment connu pour avoir réalisé, de 1992 à 1995, une île artificielle de 115 ha. L’ouvrage qui avait nécessité 34 millions de m³ remblai de sable, est aujourd’hui l’aéroport international de Macao, construit sur l’eau, au large de l’île de Taipa.