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Rentrée scolaire : le «rocher de Sisyphe»

rentree-scolaire-fournitureFixée au 17 septembre 2013, la rentrée scolaire au Gabon se prépare déjà dans les établissements publics et privés de Libreville, tandis que les parent d’élèves tentent autant que faire se peutr

d’inscrire leurs enfants et de pourvoir à leur trousseau scolaire pour cette année. Beaucoup de parents, cependant, souhaitent ou espèrent un report de la rentrée, estimant ne pas être pas prêts pour affronter ce casse-tête annuel.

Comme à chaque début d’année scolaire, les parents aux faibles revenus font tous les efforts pour que leurs enfants soient inscrits dans les meilleurs établissements, mais surtout qu’ils arrivent à avoir leurs fournitures scolaires. Même si la rentrée administrative a déjà eu lieu, on remarque cependant que les parents défilent à compte-goutte dans les établissements où leurs enfants sont régulièrement inscrits pour les besoins de leur réinscription. Pour justifier ce manque d’ardeur, la plupart invoquent le même motif : l’argent, nerf de la guerre.

De même, on n’enregistre pas encore de ruée vers les librairies et autres commerces proposant des fournitures scolaires dans les villes. Les commençants escomptent toutefois un soulagement d’ici deux semaines. Nouveaux rayons, personnel renforcé et tapage publicitaire n’arrivent toujours pas, pour le moment, à faire effet sur les parents qui attendent d’engranger, par différents moyens, des revenus résiduels qui leur permettront de faire face aux dépenses liées à la rentrée des classes.

Le phénomène, constaté à chaque rentrée scolaire fait penser au mythe de Sisyphe, ce personnage de la mythologie grecque condamné par les dieux à faire rouler un rocher jusqu’au sommet d’une montagne ; mais à chaque fois qu’il parvient au sommet, le rocher dégringole toujours vers le bas et il faut recommencer. Pour de nombreux parents gabonais, il faut en effet recommencer éternellement le tour de force d’assurer la rentrée scolaire de leur progéniture. L’argent à débourser pouvant symboliser ici le rocher de Sisyphe.

«Les prix augmentent tous les jours. Mais les salaires restent les mêmes. On ne sait plus quoi faire c’est pour cela qu’on choisit juste des priorités en attendant», a déclaré une mère de famille arpentant les rayons d’un espace commercial pour relever les prix des fournitures de sa progéniture en espérant revenir plus tard.

En fait, c’est l’état de préparation du parent qui donne véritablement le coup d’envoi de la saison. L’acteur principal de la rentrée, c’est lui. Il produit la ressource qui va ensuite animer l’activité dans les établissements scolaires et les commerces. Les autres acteurs de la communauté éducative se plient en quatre et attendent que lui soit prêt. Le parent se fait désirer. Et comme on peut le voir, ce n’est pas forcément sa faute. Il doit se battre pour rassembler le budget nécessaire. Petites économies s’il y en a, crédit scolaire, autres formes d’emprunt…tout y passe. «C’est un casse-tête chinois», lance un père de famille en rigolant.

Mais ces complications sont surtout exacerbées par des établissements qui demandent des fournitures hors du commun. Du papier hygiénique en passant par un balai, un sceau, les parent ne comprennent rien mis sont obligés de se soumettre à ces exigences avant que leurs enfants ne foulent l’enceinte de l’école. «L’Etat interdit toutes ces demandes fallacieuses. Mais on ne peut rien. Si on demande et que vous ne donnez pas, l’enfant aura des problèmes toute l’année. C’est au gouvernement de faire ses contrôles et de punir ceux qui ne respectent pas les règles fixées», estime un autre parent que se moque de la formule selon laquelle «l’école est gratuite au Gabon». «Allez vérifier dans les écoles, même publiques si c’est du gratuit», clame-t-il.

Une chose est sûre, c’est qu’en attendant, les parents élaborent pour la plupart des stratégies pour que leur progéniture ne rate pas le train. Du côté du ministère en charge de l’Education, on se démène pour qu’il y ait plus de salles de classe. Mais comme de coutume, le problème reste entier et l’on continuera un moment encore à décrier les effectifs pléthoriques. De même que les zones rurales souffriront encore des mêmes manquements que par le passé.

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