Le Directeur Général du Budget (DGB), Yves Fernand Manfoumbi, déterminé à assurer une gestion parcimonieuse des ressources publiques, a relevé, avec amertume, les risques auxquels le Gabon s’expose en multipliant ces ardoises auprès des institutions internationales et décline les solutions pour sortir le pays de cette situation.
« Il n’y a pas de potion miracle. La donne doit changer pour coller à la vision du Président de la République. L’heure est désormais à la prise de décision pour pouvoir enfin régler le problème », a déclaré le Directeur Général du Budget sans préciser avec exactitude le montant des arriérés du Gabon auprès des institutions internationales.
« Mais quelle diplomatie au service du développement pouvons-nous faire si et seulement si, dans certaines organisations ou organismes internationaux où nous devrons prendre une part importante, le Gabon ne dispose pas du droit à la parole et du droit de vote qui soient assujettis au règlement des organismes et qu’on arrive à traîner des arriérés contribuant à ternir l’image du Gabon », a souligné M. Manfoumbi.
Selon lui, la Direction Générale du Budget, placée sous tutelle du ministère du Budget, exige du ministère sectoriel de transmettre à temps l’ensemble des conventions ratifiées, parce que lorsqu’on doit payer une convention internationale, il faudrait que cela soit assujettie à une convention ratifiée.
« Nous avons besoin que les ministères sectoriels qui disposent de ces documents dûment signés les transmettent naturellement à la direction générale du budget pour nous permettre d’apprécier le niveau de la cotisation, le rythme de règlement et d’avoir l’échéancier pour garantir le payement à jour », a souhaité Yves Fernand Manfoumbi.
Il faudrait aussi que chaque organisme international puisse désormais disposer d’un identifiant fiscal, car aujourd’hui le traitement de cette dépense amène à faire des mises à disposition au profit du Trésorier Payeur Général. Cela signifie que le bénéficiaire n’est autre que le TPG. En d’autres termes, le manque d’identification de chaque organisme empêche encore la DGB d’avoir une meilleure lisibilité.
Le Directeur Général Budget pense que si tout le circuit est respecté jusque dans la période de la préparation du budget et son adoption par le gouvernement et le parlement, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas payé. Et si le dossier est déposé quinze jours après le dépôt de cette loi de finance au parlement avec ces conventions et identifiants, il est évident que « nous pourrions dérouler le mécanisme de mise en règlement et le traitement de dossier dans sa phase administrative ».
M. Manfoumbi a souligné qu’il faudrait que les ministères sectoriels transmettent les notes de débits qui arrivent pour dire que « vous nous devez x francs et que vous devez payez à telle échéance ». Or, il se trouve aujourd’hui que ces notes de débits ne sont pas transmises à la DGB pour les mises à dispositions au profit du TPG.
Ainsi, l’identifiant et les conventions apparaissent comme étant les éléments novateurs dans ce processus. L’identifiant fiscal va éviter d’envoyer ou de mettre à disposition de ressource au profit du Trésorier Payeur Général.
Yves Fernand Manfoumbi prévient qu’il prendra très rapidement des mesures pour régler ce problème avec une mission de contrôle devant identifier les différents organismes qui sont encore en convention avec nos ministères, pour juger aussi de la rentabilité économique et des retombées pour le Gabon.
« Aujourd’hui, nous devons tous avoir à l’esprit, le souci de rendement économique pour le pays. Nous ne devons plus adhérer à des organismes pour le plaisir. Il faudrait bien que nous puissions faire une analyse approfondie et d’opportunités pour définir les conventions qui doivent être en droite ligne avec l’ambition de développement de notre pays », a conclu M. Manfoumbi.