Matthias Dzon, le président de l’UPRN
Dans un entretien accordé à RFI, le président de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN) évoque le procès de l’affaire de l’explosion du dépôt de munitions de Mpila qui avait fait près de 300 morts, 2 300 blessés et 17 000 sans abris le 4 mars 2012.
Le verdict prononcé le 9 septembre dernier a donné lieu à la condamnation d’un militaire, Kakome Kouvack Blood, à 15 ans de prison pour avoir mis le feu volontairement alors que le colonel Marcel Ntsourou, le numéro 2 des services, est sorti de là avec une condamnation de 5 ans avec sursis. Pour Mathias Dzon, « C’est un verdict qu’on n’attendait pas, parce qu’en réalité, il ne correspond pas à la vérité que les Congolais recherchaient. Nous avons toujours dit que dans ce procès, ce sont des boucs émissaires qui ont été arrêtés et mis en prison. La vérité n’a pas triomphé.
Selon la cour criminelle de Brazzaville, c’est un militaire du nom de Kakome Kouvack Blood, caporal chef, qui a mis volontairement le feu le 4 mars 2012. Une hypothèse qui ne convainc pas l’opposant. Il s’agit donc pour lui d’un procès fabriqué. « A mon avis, il y a eu des instructions politiques sur ce procès », a-t-il déclaré au micro de RFI.
A propos la condamnation à 5 ans avec sursis du colonel, l’opposant marque son étonnement et sa déception. « Vraiment, ça ne peut inspirer que de la honte. Il y a un avocat qui a déclaré qu’il s’agissait d’un procès politique. C’est une fabrication pure et simple », a-t-il dit avant d’ajouter que le colonel Ntsourou « est ressorti libre du procès mais condamné à cinq ans de travaux forcés avec sursis. Qu’est ce que cela signifie ? Soit il n’est pas incriminé, soit il est incriminé, mais pas les deux à la fois ».
Le verdict est donc loin de satisfaire l’opposition politique congolaise alors même qu’un an et demi après les faits les familles restent inconsolables, certaines ayant tout perdu.