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Le Gabon, vice-président de l’AAACA

corruption-ghanaA l’occasion de la réunion des institutions nationales de lutte contre la corruption, le Gabon, le représentant du Gabon à ces assises, Dieudonné Odounga Awassi, a été élu, le mardi 17 septembre 2013, à Accra (Ghana), au poste de 2e vice-président de la toute nouvelle Association des autorités africaines de Lutte contre la corruption (AAACA), rapportent les services de communication de CNLCEI.

La deuxième conférence des Institutions de lutte contre la corruption en Afrique qui se tient du 16 au 19 septembre 2013 dans la capitale ghanéenne, a permis d’adopter les statuts de l’Association des Institutions Africaine de lutte contre la Corruption (AAACA, en anglais).

Lors de la constitution du nouveau bureau de cet organisme, le gabonais Dieudonné Odounga Awassi, président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), dont la candidature avait été suscitée et soutenue par les délégués d’Afrique centrale, a recueilli 24 voix sur 27 (3 nuls) lors d’un vote à bulletin secret. Entre temps, le fauteuil de premier vice-président est revenu à John Lul Gatwech, patron de la croisade anti-corruption au Sud Soudan et la présidence à Charles Ayamdoo, actuel directeur de la lutte contre la corruption au Ghana.

Le leadership comprend également cinq autres membres représentant toutes les régions du continent (Afrique du nord, de l’ouest, du centre, orientale et australe). Le Burundi garde le Secrétariat permanent à Bujumbura, après avoir assuré la période intérimaire depuis 2011.

L’AAACA doit renforcer l’indépendance, l’efficacité des Institutions nationales de lutte contre la corruption, la coopération mutuelle et le dialogue entre les membres.

Conscients que la lutte contre la «corruption est une affaire de tous et de chacun», la Déclaration d’Accra marque la résolution de l’Association des Autorités africaines de lutte contre la corruption à donner à celle-ci une «grande visibilité tant au niveau continental qu’international», à «parler d’une seule voix dans les réunions internationales, de mettre en place des mécanismes pour la récupération des avoirs volés (…)».

Ainsi, le choix porté par nombre de pays africains sur la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite dans la composition du Conseil exécutif de l’AAACA, engage le Gabon à plus de détermination vis-à-vis de la mauvaise gestion des finances publiques et ses délits connexes (détournement, enrichissement illicite, blanchiment des capitaux, favoritisme, trafic d’influence…) afin qu’il n’y ait plus de paradis pour les corrupteurs et les corrompus.

Outre l’élection et l’adoption des statuts, le programme de la rencontre d’Accra prévoyait des communications et échanges. A cette occasion, des chiffres forts inquiétants ont été annoncés pour illustrer le phénomène complexe, changeant et de plus en plus répandu de la corruption. Selon le rapport 2012 de la Banque Mondiale, 148 milliards de dollars ont été perdus en Afrique à cause de la corruption ; ce qui accroit la paupérisation des populations.

La plate-forme de lutte contre ce que d’aucuns qualifient de «cannibalisation» du patrimoine, née dans la capitale ghanéenne, s’impose comme un instrument interafricain qui apporte une nouvelle vision dans la consolidation des efforts visant à marginaliser le fléau. «La corruption existe là où se trouve l’argent, or l’argent se trouve partout», dixit un délégué guinéen aux travaux d’Accra. D’où l’urgence qui consiste à coordonner et harmoniser la lutte à l’échelle continentale et mondiale.

Tout commence par des législations nationales fortes. Au Gabon, des jalons ont été posés à l’image de l’adoption d’une une loi créant la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, le 7 mai 2003. L’une des rares en Afrique centrale à disposer d’un tel dispositif juridique. La structure – dirigée depuis juillet 2013 par Dieudonné Odounga Awassi- dispose du statut d’Autorité administrative indépendante (AAI), c’est-à-dire un organisme administratif qui agit au nom de l’Etat sans pour autant relever de l’autorité d’un membre du Gouvernement. Elle jouit d’une autonomie financière.

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