On croyait la sérénité revenue au sein de la grande famille du noble art gabonais. Il n’en est rien. La mise aux arrêts, le 17 septembre dernier à la Direction générale de la recherche (DGR), d’Hugo Ruguen Mayk Miyenikoué, ancien champion d’Afrique centrale et du continent, est venue troubler la quiétude apparente du ghetto gabonais de la boxe.
A l’origine de cette arrestation se trouve une altercation entre le champion de boxe et Alain Nziengui Iwangou, 3e vice-président de la Fédération gabonaise de boxe (Fegaboxe), qui aurait usé, selon des sources concordantes, de sa position d’agent de forces de sécurité pour en découdre avec son pugiliste.
En vue de livrer sa part de vérité, le secrétaire général de la Fegaboxe, Achille Nziengui, a animé un point presse, le 19 septembre 2013. On retiendra de cette sortie que «lors de la longue absence du pays du Président fédéral pour des raisons connues de tous, une dispute a éclaté entre le boxeur International Hugo Ruguen Maik Miyenikoué et M. Alain Nziengui Iwangou, 3e vice-président de la Fegaboxe […] À dire vrai, le boxeur qui défendait la cause de ses coéquipiers, l’a fait en usant des propos trop acerbes mais non injurieux». Alain Nziengui Iwangou aurait tenté de ramener le boxeur à l’ordre, mais le jeune homme se serait entêté. Ce qui a débouché sur un échange de propos désobligeants.
Certainement «touché dans son amour propre», le 3e vice-président de la Fegaboxe a intimé à Maik Miyenikoué l’ordre de se taire et que «s’il continuait, il le ferait enfermer pour son impolitesse». Ce à quoi le jeune homme a répondu qu’il «n’avait peur de personne et que le VP3 ne pouvait pas l’enfermer car il ne lui à rien fait.» Alain Nziengui Iwangou l’a encore menacé «en lui disant qu’il l’abattrait avec son arme.» L’échange verbal a failli tourner à l’empoignade, n’eut été l’intervention des témoins, «car sieur Nziengui, outré, a déboutonné sa veste pour en découdre avec Miyenikoué.»
Selon les statuts de l’instance nationale de boxe, les deux indélicats auraient dus être traduits en conseil de discipline. «Mais étant donné que Maître Clément Sossa-Simawango [président de la Fegaboxe – ndlr] vivait une situation très difficile liée à la maladie de sa défunte épouse, il était inopportun de tenir ce conseil de discipline ; surtout que les nouvelles qui nous parvenaient d’Afrique du Sud étaient très alarmantes», a continué d’expliquer l’animateur du point presse.
Pour le Conseil exécutif de la Fegaboxe, il est normal que «tout Gabonais se sentant frustré par un tiers puisse ester en justice. Mais, [le Conseil] condamne la manière dont le 3e vice-président l’a initié. Car comment comprendre que pendant que la dépouille mortelle de l’épouse du Président fédéral est exposée, une procédure judiciaire soit engagée à la DGR, suite à un Soit-transmis au tribunal ! En tout cas l’instant ne s’y prêtait pas.»
Selon le conférencier, le boxeur indélicat, interpellé en premier lieu pour injures publiques et menaces de mort, «est retenu depuis lundi 17 septembre 2013 dans les geôles de la DGR pour un motif subsidiaire lié à l’usurpation de la nationalité gabonaise. Alors qu’il est Gabonais de père et de mère. A cet effet, les encadreurs de son club d’origine Manga Boxin seront dans les heures qui suivent à Libreville afin de battre en brèche cette allégation fallacieuse et erronée», a poursuivi le secrétaire général de la Fegaboxe.
Le Comité exécutif de la Fegaboxe se pose des questions sur les véritables mobiles de la tournure prise par les évènements et surtout sur l’acharnement du 3e vice-président de la Fegaboxe, Alain Nziengui Iwangou. «Selon toute vraisemblance, le comité soupçonne, encore une fois encore des desseins inavoués et obscurs visant à humilier et discréditer un ou plusieurs membres de la Fegaboxe. C’est pourquoi le Comité Exécutif prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur d’éventuelles exactions dont pourraient être victimes certains membres» de cette instance sportive.
