Auditionnés, le mercredi 18 septembre 2013, par les membres du Sénat, le maire de la commune de Libreville et la mairesse d’Owendo se sont expliqués sur les raisons de l’insalubrité dans leurs villes respectives. Si Jeanne Mbagou a reçu les félicitations des parlementaires quant à la gestion de sa commune, Jean François Ntoutoume Emane, a en revanche rejeté la faute sur l’Etat.
Interpelé au même titre que sa collègue de la commune d’Owendo, Jean François Ntoutoume Emane, le maire sortant de Libreville a été entendu par les sénateurs sur trois principaux points : la responsabilité de la mairie dans le ramassage et le traitement des ordures ménagères et autres déchets, l’action de la principale société en charge de valorisation des ordures de Libreville, et les préconisations de l’Hôtel dans le domaine de la protection de l’environnement. Tout un programme !
Si pour la mairesse d’Owendo l’audition s’est révélée plutôt souple et même à son avantage, pour Jean François Ntoutoume Emane en revanche, attaqué de toute part, il a bien fallu se défendre pour sauver la face. Ce que l’homme à la verve légendaire n’a pas manqué de faire. En effet, le maire de Libreville s’est défendu d’être le seul responsable de l’insalubrité galopante qui sévit ces dernier temps dans la capitale, ainsi que l’a relayé Gabon Matin, le jeudi 19 septembre dernier.
Pour Jean François Ntoutoume Emane, la forte insalubrité dont se plaignent les habitants de sa commune depuis de nombreux mois est imputable à l’Etat qui n’aurait pas respecté certaines clauses du contrat passé entre son représentant, la Société de valorisation des ordures gabonaise (SOVOG) et l’Hôtel de ville. Le maire de Libreville n’en a voulu pour preuve que la convention signée en 2003.
À en croire Jean François Ntoutoume Emane, ce contrat prévoyait, pour le compte de la SOVOG, la réalisation d’un centre d’enfouissement technique (CET) de classe 1, 2 et 3 ; la gestion et l’exploitation du programme de collecte et le traitement par stérilisation et méthanisation des ordures ménagères. Un programme qui était pourtant prévu pour s’exécuter de trois à douze mois après la signature de la convention. Mais dix ans après, l’Etat n’a toujours pas honoré ses engagements. D’où le désengagement de SOVOG qui attend toujours les 40 hectares de terrain qui devaient lui être attribués afin de démarrer son activité de manière effective.
Mais Jean François Ntoutoume Emane a également dénoncé l’imbroglio dans lequel évoluent les agents de la mairie de Libreville quant à leur activité de collecte des ordures. Il y aurait comme un chevauchement des compétences dans la gestion du dossier relatif à la collecte, au ramassage et au traitement des ordures ménagères, a indiqué le maire sortant. Il y aurait plus d’acteurs qu’il n’en faut, s’est-il plaint avant de porter à la connaissance de Claude Damas Ozimo, premier secrétaire du bureau du Sénat et président de la séance d’audition que, bien souvent à cause du désordre existant dans la répartition des tâches, l’autorité municipale qu’il est n’est pas toujours associé par les différentes entités en charge de cette question.
En somme, pour Jean François Ntoutoume Emane, la question de l’insalubrité ne sera véritablement réglée que si l’Etat consent à respecter ses engagements en appliquant par exemple, dans un premier temps, les dispositions de la loi 15/96 du 6 juin 1996, relative à la décentralisation. Un combat que le prochain maire de Libreville devra donc mener : l’assainissement de la capitale.