Après avoir récemment annoncé une hausse de la croissance de la consommation sur le marché des produits pétroliers en 2012, la Société gabonaise de raffinage a, cependant, accusé un coup en termes de production au cours du même exercice tandis qu’une rumeur récurrente de pénurie de kérosène circule ces derniers jours au Gabon.
En effet, la société a fait état d’un traitement global de brut à la fin décembre 2012 de 765 942 tonnes métriques pour un budget de 900 000 tonnes ; soit un écart de -16% par rapport aux objectifs fixés. Ce qui légèrement plombé le résultat opérationnel de la société, qui s’est établi à -168 millions de francs CFA.
Une contre-performance qui s’explique par des incidents techniques, des retards dans les travaux du grand arrêt, ainsi que des problèmes sociaux. Il s’agit notamment de 44 jours d’arrêt imprévu dont 7 d’allongement des travaux d’arrêt, 8 de grève du personnel, 12 d’incident au démarrage suite au grand arrêt et 17 suite à un incident du feu, rapporte le quotidien L’union.
En effet, la Sogara «était à l’arrêt ou en marché dégradé pendant les mois les plus onéreux du raffinage mondial des dernières années. Depuis août, la raffinerie se porte mieux mais le retard accumulé en début d’année fait que l’objectif de traitement prévisionnel de 900 000 tonnes métriques ne sera pas atteint, la nouvelle cible se situant à 780 000 tonnes métriques. Le traitement réalisé en fin d’année s’est limité à 766 000 tonnes métriques».
Pénurie de kérosène…
Cette contreperformance aurait-elle pu impacter la disponibilité de certains produits sur le marché local ? Si la Sogara a récemment annoncé une hausse de 7% en 2012 sur la vente des produits pétroliers (butane, gasoil, Jet, essence, sans plomb et fuel), plusieurs sources font état d’une pénurie de kérosène sur le territoire national. Il y a moins de dix jours, des passagers en attente d’un vol retour, à Franceville, se sont laissés dire que l’avion devant les ramener à Libreville manquait de kérosène de bonne qualité. De nombreuses personnes travaillant dans l’aéronautique et même des diplomates ont fait état d’une redirection d’avions vers les aéroports du Cameroun et du Congo en vue de leur ravitaillement en kérosène.
Alors que tous les officiels consultés ont soutenu ne pas en être informées, les fureteurs du blog Gabonenervant ont intercepté un tweet de Vikram Widge, l’un des patrons du service Finance de la Banque Mondiale. Daté du 16 Septembre 2013, ce tweet indique que l’arrivée du fonctionnaire international «sur Libreville ait été retardée de 4 heures, parce qu’il n’y avait pas de kérosène à Libreville et qu’il ait fallu aller atterrir au Congo pour se ravitailler, avant de poursuivre vers le Gabon», écrit Gabonenervant non sans publier une capture d’écran du tweet. Le blog va plus loin en consultant la société aéronautique UVair, spécialisée dans l’approvisionnement des carburants aéronautiques. Et là, autre capture d’écran à l’appui, «il est indiqué qu’à daté du 12 Septembre 2013, sous la rubrique «annonces de rupture de carburant», le fournisseur gabonais, Total, n’a aucun carburant de disponible», notent les fouineurs de Gabonenervant.
L’information serait-elle si stratégique pour justifier un blackout à son sujet ? Manque-t-il réellement de Kérosène au Gabon ou la Sogara en a-t-elle fourni de mauvaise qualité ? Mystère et boule de gomme.