En choisissant de passer, il y a quelques mois, ses vacances en Corse, il semblait que les relations du président Ali Bongo avec ses amis Corses étaient au beau fixe. Mais depuis, les choses auraient changé et l’on évoque même de nouvelles tensions entre les Corses et le Président de la République.
C’est sans nul doute sur les conseils bien avisés de ses amis Corses que le Président de la République avait choisi de passer ses vacances sur cette région de la France, il y a quelques mois. Des conseils bienveillants qui, certainement traduisaient la volonté de ceux-ci d’apaiser les tensions dont l’entourage des deux parties faisait écho depuis quelques temps. L’on disait Ali Bongo fâché avec certains de ses amis Corses qui, en plus d’aimer le Gabon, avaient décidé d’investir dans le pays, à l’image de Jean-Baptiste Tomi, alias «Bati», patron du groupe Kabi. En effet, cette figure des Corse du Gabon jadis très proche du défunt Président Omar Bongo, comme d’autres personnalités des milieux d’affaires en activité au Gabon, serait en délicatesse avec le régime d’Ali Bongo, ainsi que le révélait déjà La Lettre du Continent, le 5 juin dernier.
Le patron Corse dont le groupe (Kabi) est présent dans l’aérien avec la compagnie privée Afrijet, les espaces de jeux et quelques casinos à travers le pays, en plus d’être actif dans le BTP, menaçait sérieusement en juin dernier de quitter le Gabon au regard des tensions et du dédain dont ils auraient été l’objet de la part des autorités du Palais du bord de mer de Libreville. Pour preuve, l’on rapporte que le Corse est de moins en moins visible sur le front de mer de la capitale. Il se murmurait encore récemment que le régime d’Ali Bongo qui semble copieusement l’ignorer après avoir fait appel à ses services, lui devrait une certaine somme d’argent née d’un ensemble de factures jusque-là non réglées. Ce qui aurait décidé l’ami «Bati» à regarder vers le Sénégal comme prochaine destination, confiant la gestion de ses affaires au Gabon par ses amis corses issus des familles Feliciaggi et Mondoloni.
Preuve que les relations entre Jean-Baptiste Tomi et Ali Bongo vacillent de plus en plus, La Lettre du Continent du 18 septembre 2013 révèle que le Chef d’Etat gabonais aurait rompu le contrat liant le Corse à lui, par l’entremise de son épouse Sylvia Bongo. En effet, rapporte la source, en décidant récemment de faire désormais voyager la première dame sur un nouveau Boeing Business Jet (BBJ), Ali Bongo aurait, du même coup, mécontenté Jean-Baptiste Tomi, par ailleurs patron de la compagnie Afrijet, autrefois très proche de la présidence gabonaise, principal acquéreur des marchés liés aux déplacements des membres du gouvernement où de la première dame Sylvia Bongo, pour le cas d’espèce. Mais, problème, le patron d’Afrijet se plaindrait déjà de factures en souffrance.
En effet, Jean-Baptiste Tomi attendrait depuis plusieurs mois que l’Etat gabonais s’acquitte d’une importante dette pour la location des avions de sa compagnie aérienne, depuis plusieurs années déjà. Selon la source précitée, Jean-Baptiste Tomi aurait rompu les contrats d’assurances liant sa compagnie aérienne à la société Ogar-Vie, dirigée par Edouard Valentin, père de Sylvia Bongo. Ses différends avec le Palais du bord de mer porteraient en particulier sur de lourdes créances contractées lors de la campagne présidentielle de 2009, durant laquelle Ali Bongo et ses équipes ont emprunté les Falcon 50 et 900 d’Afrijet.