Les capacités opérationnelles des femmes de Kango exerçant dans la pêche artisanale ont été renforcées grâce à une dotation de la Commission régionale des pêches du golfe de Guinée (Corep) à travers le Partenariat pour la pêche en Afrique (PAF). Ce, en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du développement rural, Julien Nkoghé Békalé.
Cette initiative de la Corep entrait dans le cadre du projet d’«Appui au renforcement des actions en faveur de la bonne gouvernance des pêches dans la zone Corep pour une meilleure contribution des pêches aux objectifs macroéconomiques nationaux et régionaux». Initié avec l’appui de l’Agence de planification et de coordination du Nouveau partenariat pour le développement (Nepad) en Afrique, ce programme vise le «renforcement des capacités des femmes face aux objectifs de régulation et de bonne gouvernance des pêches». Dans ce contexte et selon les organisateurs, ce volet du projet concerne dans un premier temps les femmes des communautés de pêche de la République gabonaise, plus particulièrement de Kango et de la République démocratique de Sao Tomé et Principe.
L’on indique que l’objectif du projet est de résoudre les problèmes auxquels sont confrontées les femmes du secteur des pêches : le manque d’organisation, l’inaccessibilité au crédit, l’analphabétisme élevé, l’usage des techniques de transformation et de conservation et de conservation inadéquates, la non-maîtrise de la chaîne de commercialisation des produits frais et transformés, le manque de diversification des activités. Toutes choses qui empêchent à ces femmes de bénéficier des avantages économiques et sociaux pouvant découler de l’activité de pêche.
Dans son propos, la représentante de femmes bénéficiaires de ces dotations, Lea Aboume, présidente des femmes pêcheuses et mareyeuses de Kango, remerciant la Corep à travers son programme Paf/Nepad, a rappelé que ce don viendra renforcer leurs capacités opérationnelles dans leurs activités de pêche de la crevette Missala et des autres poissons d’eau douce du fleuve Komo.
«Je puis vous rassurer que je veillerai personnellement en tant que présidente de cette structure à la bonne et soigneuse utilisation de ce matériel par mes sœurs», a-t-elle dit avant d’ajouter : «à l’endroit de toutes ces dernières (pêcheuses et mareyeuses), je vous invite à tout mettre en œuvre pour que Kango mérite, par son travail et surtout la production des données statistiques, dans le respect de la pêche continentale, l’estime et l’intérêt sans cesse renouvelé à l’égard des mamans de Kango et à leur crevettes Missala».
Le don se compose en effet de onze pirogues, de des filets avec tous leurs accessoires, de lignes de fond avec bobine, de onze gilets de sauvetage, onze glacières de 50 litres, sept autres de 77 litres et onze balances de 20 kg et sept autres de 60 kg.
Le secrétaire exécutif de la Corep, Emile Essema, a invité les femmes à mettre en œuvre le sens de responsabilité pour que ce matériel soit utilisé à bon escient. «Point n’est besoin de vous rappeler que nous n’accepterons jamais qu’il soit l’objet de marchandage, de troc et que sais-je encore. Car il s’agit d’un don, rien qu’un don au sens strict du terme», a-t-il déclaré avant d’ajouter que «notre volonté est de vous voir dès demain pêcher davantage, pour alimenter le marché de Kango et celui de notre belle capitale Libreville».
Pour le ministre de l’Agriculture qui a présidé la cérémonie, sa visite représente «la volonté du gouvernement à faire de la ville de Kango un pôle de développement pour la pêche artisanale». «Cette volonté se manifeste par ce qui va se faire bientôt au débarcadère pour la construction d’un pôle de débarquement et par la réorganisation et la restructuration du secteur de pêche. La pêche artisanale y occupe un place de choix», a déclaré le ministre Julien Nkoghé Békalé qui a souhaité que les ressources halieutiques soient protégées pour permettre une exploitation durable. «La pêche doit être exercée dans des conditions rationnelles et optimales, en préservant l’écosystème marin, en préservant l’environnement», a-t-il encore dit tout en encourageant les femmes de Kango.
Pour meubler cette journée, le ministre et sa suite ont visité les travaux du nouveau débarcadère de Kango long de plus de 45 mètres. Les délais de livraison de la nouvelle structure répondant aux normes modernes sont fixés à la fin du mois de janvier 2014. De même, la délégation a apprécié les stands érigés pour la circonstance et qui ont permis de s’imprégner des techniques de transport des crevettes de leur milieu naturel à tout autre endroit. Elle a également pu voir les techniques traditionnelles de fabrication des nasses, de même qu’elle a apprécié les mets de crevettes réalisés par les femmes de Kango. La cérémonie a enregistré la présence du maire de Kango, Pierre Nze Ona, entre autres.
